Voici un petit résumé de notre séjour en Espagne et au Portugal en cette toute fin de printemps, période que nous avons choisie pour ne pas subir les fortes chaleurs de ces régions situées au sud de la péninsule ibérique. Nous sommes partis avec notre tortue (pick-up + cellule amovible) pour ce qui était son premier grand voyage, après plus d'un an de mise au point.

La météo : la fraîcheur et le temps incertain des premières montagnes andalouses nous ont poussés à descendre plus au sud et à profiter de la côte méditerranéenne puis atlantique. Nous y avons retrouvé le soleil mais aussi le vent, parfois très fort, avec des températures moyennes de 23°C, et avec des pointes à 35°C au sud du Portugal.

Les nuits ont été passées le plus souvent en sauvage, mais aussi en camping et plus rarement sur des aires de camping-car.

Si vous souhaitez un jour aller sur nos traces, je laisse les coordonnées GPS de nos lieux de campements, souvent assez bien situés... Nous avons parcouru 6516 km pendant ce périple, sur autoroutes payantes et gratuites, sur nationales, sur routes de montagne, mais aussi sur pistes en plus ou moins bon état.

Je vous souhaite bonne lecture.

Jeudi 29 mai 2014 : 634 km

Départ du Doubs à 8h25, direction Clermont-Ferrand pour descendre par l'A75 jusqu'à Béziers. On fait étape à 30 km au sud du viaduc de Millau à 18h45, sur le plateau du Larzac, dans un lieu repéré sur Google Earth. Lieu sympa, calme, isolé et fleuri.

GPS : N 43°57'244 / E 3°14'282 - Altitude : 742 m

Vendredi 30 mai 2014 : 643 km

On démarre de notre campement à 7h45 pour rejoindre le col du Perthus. Notre but

est de dormir en bord de plage, dans le delta de l'Ebre, au sud de Barcelone. Nous y arrivons vers 16h00. La météo est incertaine, et nous apprenons en arrivant qu'on ne peut pas dormir en ce lieu. Mais c'est de la théorie. Nous profitons d'une grande balade sur la plage pour se   baigner. Nous sommes à côté d'une réserve naturelle où vivent flamants roses, sternes et goélands... Ca ressemble à la Camargue avec ses salines et ses rizières.On prend l'apéro sur la plage, les fesses dans le sable avant d'installer table et chaises pour le repas. C'est ce moment que choisis la police pour nous signifier gentiment notre départ avant 21h00 ! Nous nous exécutons et décidons de rejoindre une aire de camping-car. Mais notre Ranger consommant beaucoup de gaz-oïl (environ 15 litres/100 km), nous tombons en panne au milieu des rizières... heureusement, nous avons prévu des jerricans de 10 et 5 litres. Mais nous allons chercher pendant 1 heure et demie cette foutue aire de CC, pas indiquée et finalement située à une bonne douzaine de kilomètres de la ville. Nous arrivons de nuit, à 22h30, sur cette petite place, entourée de palmiers. Ca aurait pu être calme si des tirs d'éffarouchement n'avaient pas été tirés toute la nuit pour protéger les rizières, des nombreux volatils.

GPS : N 40°38395 / E 0°41158 / Altitude : 0 m

Samedi 31 mai 2014 : 533 km

On "décolle" à 8h00 pour rejoindre les premières montagnes andalouses. Le temps est toujours incertain. Nous quittons enfin les autoroutes pour des routes plus touristiques. Nous pique-niquons au sud d'Albacete, au milieu des amandiers. Puis rejoignons la petite ville de Siles. Nous nous enfonçons dans le Parc Naturel de SIERRAS DE CAZORLA, SEGURA Y LAS VILLAS. Nous avons repéré des pancartes qui indique une aire naturelle de camping. Nous empruntons une petite route étroite et sinueuse. Nous nous installons à 19h15. C'est pentu, et nous devons utiliser les cales en bois pour mettre notre tortue à l'horizontal. Après le repas, une petite balade en forêt nous permet d'observer une sorte de chevreuil que je n'arriverai pas vraiment à identifier... Lis et orchis poussent sur le bord du chemin...

GPS : oubli ! Altitude : 1250 m

Dimanche 1er juin 2014 : 158 km

Départ à 9h10 pour une journée avec beaucoup de pistes, mais pas autant que l'on aurait voulu... Le temps est gris, brumeux et les sommets des montagnes sont pris par les nuages. Malgré la grisaille, la fraîcheur et les quelques gouttes, les paysages sont très sympas. Nous passons une bonne partie de la journée dans le Parc Naturel de SIERRAS DE CAZORLA, SEGURA Y LAS VILLAS. Mais l'interdiction de certaines pistes et la météo inattendue nous poussent à descendre plus au sud et à atteindre Galera, une magnifique petite ville blanche, avec ses cuevas (habitations troglodytes) avec une façade maçonnée blanche. Nous continuons vers Orce avec son château médiéval aux 7 tours, rénové... en béton !

Nous avons repéré une zône quelque peu désertique pour planter notre camp. L'orage menace mais passe au large. Nous empruntons une piste qui nous mène sur un petit plateau, à l'entrée d'une ferme troglodyte désaffectée.

GPS : N 37°45.104 / W 2°29.101 / Altitude : 0 m

Lundi 2 juin 2014 : 219 km

Aujourd'hui, nous descendons vers la mer Méditerranée à l'est du Cabo de Gata. Nous passons le village de Cullar, puis plusieurs hameaux comme Pozo Iglesias et El Sauco que nous traversons par de jolies pistes au milieu des cultures d'oliviers, de vignes et de maigres céréales. Après notre repas près d'Oria, nous grimpons le col de la Vierge à 1070 m. Nous redescendons par le Parc Naturel du Karst pour arriver en milieu d'après-midi sur une plage près de Rodalquilar. Nous avons la chance de pouvoir nous garer tout au bord de la plage, les pieds dans le sable. C'est un petit coin de paradis où nous restons presque seuls la nuit venue. Mais attendez-vous à voir des tous-nus sur cette plage... Baignade à gogo, badminton en la playa...

GPS : N 36°51.662 / W 2°00.394 / Altitude : 0 m

Mardi 3 juin 2014 : 166 km

Au petit matin, nous décidons d'une balade au fort privé situé non loin de la plage. La vue et les couleurs sont superbes et à 9h20, nous décidons de partir de ce coin... avec regrets ! Nous passons dans la ville très touristique de San Jose en espérant rejoindre Alméria par une piste située sur le littoral, mais au niveau de la plage de Mansul, une interdiction de circuler nous oblige à faire demi-tour. Nous remontons donc vers le nord, en traversant les étendues gigantesques de serres en plastique (plusieurs dizaines de milliers d'hectares) pour rejoindre Almeria. C'est en traversant cette zône polluée et en lisant le Routard que nous décidons de boycotter les fruits espagnols et de n'acheter désormais que du bio ! Ca fait peur...

Après les courses à Alméria, nous prenons la direction de Tabernas, célèbre pour son désert et ses parcs d'attraction dédiés aux westerns spaghettis qui ont été tournés ici dans les années 70 par Sergio Leone et bien d'autres encore... Nous visitons les ruines du château, également restaurée en béton. Puis direction Gergal, point de départ de notre "traversée du désert" par des pistes plus ou moins bonnes ! En effet, avant de rejoindre une assez bonne piste, nous empruntons une piste plutôt difficile pour un véhicule équipé d'une grosse cellule comme la nôtre, à un point que nous devons refaire le terrassement du chemin au risque de basculer à gauche au vu de l'important dévers. Et ça dure une bonne demi-heure avant de se lancer dans la descente, guidé par Sylvie. Après quelques émotions, nous retrouvons enfin la bonne piste qui nous conduit au milieu d'un petit canyon et dans le lit d'une rivière asséchée, tout cela dans un paysage semi-désertique et accidenté. Nous nous posons pour la nuit, sur les galets de cet "oued".

GPS : N 37°02.205 / W 2°32.107 / Altitude : 408 m

Mercredi 4 juin 2014 : 215 km

Départ à 9h30. Nous remontons le lit de la rivière pour revneir sur le goudron et rejoindre Alhabia, Canjayar et enfin Ohanes à l'est de la Sierra Nevada. La route, peu empruntée a été refaite à neuf. Nous arrivons à un joli point de vue qui nous permet de voir la mer. A 11h30, c'est à ce niveau que nous reprenons une assez bonne piste mais pas très roulante. Ca grimpe en lacet  sur la crête de la sierra. La vue est souvent très belle. Aux intersections, pas ou très peu d'indications et notre carte peu précise ne nous permet pas d'avancer bien vite, c'est le GPS qui nous rend le plus service. Personne ou presque, seulement un apiculteur que je laisse me doubler... A midi, nous stoppons près d'une ferme à moitié en ruine. Il fait beau avec un peu de vent. La table est mise sous le store, quand soudain, une violente rafale de vent soulève le store. Quand il retombe, un des pieds a traversé le plateau de notre table de camping ! Après cette petite animation, nous reprenons la piste toujours en direction de l'ouest. Nous traversons des forêts de pins dont les branches  souvent le haut de la cellule. Nous sommes souvent à + de 2200 m d'altitude. Nous rencontrons même un renard qui marche ou trottine devant la voiture... A 17h00, nous sortons ou enfin essayons de sortir de la piste... en effet, une chaîne cadenassée bloque la sortie. Nous allons voir et nous apercevons que nous sortons de ce qui est devenu le Parc National de la Sierra Nevada et que cette piste est interdite à la circulation ! Rien n'était dit dans l'autre sens, mais comme dit l'autre, nul n'est sensé ignorer la loi ! Heureusement, un chemin parallèle nous permet de sortir en zig-zaguant au travers des pins. Nous sommes au col Raga à 2000 m. Nous redescendons plein nord sur une petite route étroite, si étroite que la route se trouve bloquée par une collision entre un camion et un 4x4 au détour d'une épingle. Pas de blessé, mais les véhicules sont hors d'usage. Du coup, on en profite pour faire une pause bière, rasage et 3/4 d'heure d'attente, la Guardia Civil arrivée sur les lieux fait mettre les véhicules accidentés sur le bas côté de la route pour libérer le passage. A 18h35, nous reprenons notre route en direction de Guadix. Au passage, nous apercevons le célèbre château de La Calahora. Nous arrivons enfin à Guadix vers 19h30. Nous visitons rapidement cette jolie ville : cathédrale, palais, château-fort, et cuevas. José, un habitant de ces habitations troglodytes, nous invite à visiter la sienne. Sympathique mais gênant. Comme il ne fait pas payer l'entrée, nous lui achetons un petit souvenir... Nous nous mettons à l'heure espagnole pour le repas de tapas vers 21h30. Nous sommes même en avance puisque le monde arrive vers 22h00. Nous sommes en semaine, hors vacances, et il y a  encore beaucoup d'enfants dehors. Au resto, nous rencontrons un couple de bourguignon (Cluny), dont le mari photographe est revenu faire des photos des cuevas 30 ans après sa première visite. Ils nous font la traduction des menus. Nous quittons Guadix vers 23h00 pour remonter à la station de sport d'hiver de Sierra Nevada. Encore 1h30 de route pour arriver à la station et ses 2515 m d'altitude. Nous éteignons à 1h00...

GPS : Oubli / Altitude : 2515 m

Jeudi 5 juin 2014 : 38 km

Aujourd'hui, nous éffectuons notre première randonnée. Nous espérons atteindre le Mulhacen, plus haut sommet d'Espagne avec ses 3478 m d'altitude. Nous entamons une longue montée le long des piste de skis encore très partiellement enneigées. Nous apercevons 2 femelles bouquetins sur notre sentiers et plus loin, en contre-bas, une harde de mâles. Ce sont des bouquetins ibériques ou chèvres sauvages, plus petits que les bouquetins des Alpes. Arrivés à un col à environ 3000 m, nous apercevons le Mulhacen. Malheureusement, des grands couloirs de neige recouvrent le sentiers et nous ne sommes pas assez équipés pour les traverser sans danger, alors nous nous rabattons sur le Veleta, qui culmine tout de même à 3300 m. Il n'y fait pas chaud, mais la vue est magnifique. Après le repas, nous redescendons à la station, pour prendre la direction de Granada. Nous avons décidé de nous installer en camping pour 2 nuits afin de ne pas utiliser notre encombrant véhicule en ville. Nous arrivons au camping Reina Isabel (http://www.campingreinaisabel.es/fr/), à La Zubia vers 16h30. Quelques courses au supermarché voisin et visite de La Zubia en soirée, qui se termine sous la pluie.

GPS : N 37°07.457 / W 3°95.180 / Altitude : 724 m

Vendredi 6 juin 2014 : 0 km

A 9h45, nous prenons le bus qui nous emmène au centre-ville de Grenade en une vingtaine de minutes. Nous visitons d'abord les alentours de la cathédrale. Ca ne casse pas des briques ! Puis, nous allons à l'Albacin, le quartier arabe beaucoup plus sympa. En haut de ce quartier, vers l'église, c'est là que nous avons la plus belle vue sur l'Alhambra, dont nous avons réservé l'entrée la veille au camping pour 5 € de plus. Nous y arrivons à 13h45. C'est le bordel ! Il y a normalement, des caisses automatiques pour retirer nos billets, que personne ne trouve... Il n'y a que 2 guichets ouverts, mais avec ou sans réservation, c'est pareil ! Tout le monde s'énerve. heureusement, des français finissent par trouver les fameuses caisses automatiques. Nous quittons donc la queue, mais ça ne marche pas pour nous, parce que notre réservation s'est faite tardivement, alors nous retournons au guichet, mais la queue s'est allongée. Nous reprenons notre place ce qui fait râler, mais il est déjà 14h35 alors que l'entrée dans le palais arabe est fixée à 15h00 et qu'il y a encore 20' de marche pour s'y rendre... Nous ne pouvons donc pas trop nous éterniser ! La visite dure tout l'après-midi. Le palais arabe est magnifique contrairement au palais de Carlos Cinco alias Charles Quint, très grossier... Beaucoup de choses à voir et nous ressortons à 17h30. Il fait chaud et nous avons une grande soif alors nous nous attablons dans une petite rue pour commander "dos copas de vino blanco". Le garçon nous amène des tapas avec. Au troisième, nous avons fini le repas ! Entre temps, des troubadours musiciens, qui reviennent d'un concert, sont stoppés par nos voisins anglais qui leur offrent une bière. Du coup, ils jouent quelques morceaux avant d'être stoppés par la police... très belle fin d'après-midi à Granada. Nous rentrons au camping vers 20h30 pour aller se prendre un petit bain à la piscine...

Samedi 7 juin 2014 : 184 km

Après les pleins d'eau, de gaz-oïl, nous partons plein sud en direction de la "vallée tropicale" d'Almunecar, vallée chaude et humide ou poussent des bananiers ! Nous traversons de jolis paysages accidentés fait de calcaire blanc. Pique-nique sur un petit parking au bord de la route peu fréquentée, sauf par des amateurs de belles voitures ! Nous longeons la côte méditerranéenne avant d'arriver à Nerja, jolie petite station balnéaire envahie par les anglais... Nous remontons en direction d'un village blanc : Competa. Nous ne le visitons pas car la route est encore longue et il est déjà tard. Cette route relativement directe sur la carte est en fait très sinueuse et ça monte et ça descend sans arrêt. Nous n'avançons pas. Finalement, nous decidons de redescendre vers la côte. Nous arrivons à Torre del Mar à 20h00, exténués. Nous trouvons un camping très bien placé, presqu'en bord de plage. Le soir, petite balade sur la promenade de la station...(http://www.campingtorredelmar.com/inicio.php)

GPS : N 36°44.092 / W 4°06.074 / Altitude : 0 m

Dimanche 8 juin 2014 : 230 km

On décolle vers 9h30 pour rejoindre Antequerra par l'autoroute. On visite l'Alcazaba,

une forteresse arabe, ainsi que la collégiale. On en profite pour discuter avec la caissière su château qui parle très bien français puisqu'elle a grandi à Lyon. En fin de matinée, on part pour le Parc Naturel d'El Torcal qui protège des formations calcaires très particulières. Petite balade d'1.5 km au milieu de ce labyrinthe de roche blanche. Puis on part vers le défilé d'El Chorro, une gorge étroite et profonde... En longeant un lac artificiel d'un magnifique bleu, nous pensons stopper pour la nuit à cet endroit, mais un panneau intrdit les camping-cars d'y passer la nuit, alors nous passons notre chemin pour rejoindre Ronda où il est très difficile d'y garer notre tortue pour visiter le célèbre pont, alors, nous continuons notre route pour arriver au Parc Naturel de las Nieves, où nous avons prévu de randonner le lendemain. Après 11 km d'une bonne piste, nous arrivons à un parking où un panneau interdit de stationner la nuit ! Alors, nous ressortons du parking et nous installons au bord du chemin... en espérant qu'aucun garde ne viendra troubler notre nuit !

GPS : N 36°41.347 / W 5°02.706 / Altitude : 1272 m

Lundi 9 juin 2014 : 76 km

La nuit étant terminée, nous rejoignons le parking. Il est 7h35 et nous démarrons notre randonnée. Le temps est magnifique. Mais dès le démarrage, le balisage est mauvais voire inexistant. Notre carte est peu précise, alors nous suivons notre instinct pour tenter l'ascension du Torrecilla, plus haut sommet du parc. Après environ 45 mn de marche, nous suivons un sentier non balisé qui monte dans la bonne direction. Quelques vautours planent au-dessus de nos têtes. Nous montons  à travers une très belle forêt de pins centenaires. Arrivés sur le plateau, nous apercevons notre sommet. Une femelle bouquetin passe non loin de nous. Après une dernière côte, nous sommes au sommet qui culmine à 1949 m. Nous rejoignons le parking par le chemin balisé, plus facile à trouver à la descente. Nous aurons marché 6h00, pour une bonne vingtaine de km, et fait un dénivelé de 840 m.

Nous rejoignons une aire de camping-car à Benarraba, un village blanc situé sur la route de Gibraltar. Nous discutons avec un couple de français qui nous signale des difficultés à sortir du "Rocher", suite à un mouvement d'humeur des douaniers espagnols. Nous décidons donc de ne pas nous y rendre le lendemain.

GPS : N 36°32.953 / W 5°16.751 / Altitude : 585 m

Mardi 10 juin 2014 : 95 km

Après une visite un peu décevante de Benarraba, nous descendons en direction d'Algeciras où nous avons prévu quelques courses et surtout de trouver des bouteilles de gaz. Après avoir fait les grandes surfaces, les magasins de sport et de bricolage, un vendeur de chez Leroy-Merlin nous envoie chez un professionnel du gaz, dans la zône industrielle située à proximité... comme il est déjà plus de midi, nous mangeons sur le parking de Carrefour, tout près du Décathlon... si si, nous sommes bien en Espagne !Nous sommes à l'ouverture du magasin et ouf, ils ont des bouteilles de Camping-Gaz presque comme les nôtres, un peu plus grosses et bien moins chères ! il était temps, surtout pour le frigo... Cette étape de transition nous emmène au camping de "Rio Jara" (http://www.campingriojara.com/index.html), à l'ouest de Tarifa. Il est temps de faire la lessive ! C'est un camping plat, avec de l'herbe verte et accès direct à la plage... reapas dans un petit resto en face du camping.

GPS : N 36°02.500 / W 5°37.850 / Altitude : 0 m

Mercredi 11 juin 2014 : 40 km

 Aujourd'hui : journée de repos aux alentours de Tarifa. Nous déssolidarisons la cellule du pick-up afin de se balader plus léger autour de Tarifa. Il faut environ 20 mn. Nous visitons Tarifa et son château. C'est une petite ville sympa mais le vent soufle apparemment toujours très fort. Nous sommes au point le plus au sud de l'Europe continentale. Après un repas dans un resto à poissons, nous partons à la plage de Bolonia afin de gravir la plus grande dune espagnole. baignade et nous finissons aux ruines romaines de Baelo Claudia, qui valent le coup ! Nous passons une seconde nuit au camping.

 Jeudi 12 juin 2014 : 150 km

Aujourd'hui, nous partons en direction de Cadix et n'avons pas de but précis pour la nuit suivante. Nous nous arrêtons visiter la petite ville de Vejer de la Frontera, qui vaut le coup d'oeil. A midi, on s'arrête près d'une plage située sous une falaise rougeâtre de près de cinquante mètres de haut. Baignade dans une eau qui commence à se rafraichir (nous sommes désormais sur l'Atlantique). Puis repas sur le parking... Nous arrivons à Cadix en début d'après-midi. Difficile de se garer, mais cela nous oblige à traverser toute la vieille ville. Sympa. Le vieux Cadix est situé sur une presqu'île et à la pointe, c'est des plages, un fort désafecté mais en réhabilitation et des batiments 1900 et des immeubles 2000 !

Après cette visite, il faut avouer que nous en avons un peu marre de visiter villes et villages, et il nous reste 1 semaine avant de remonter vers la France. Finalement, nous évitons Séville et partons en direction du sud du Portugal, en Algarve. Nous avons avec nous un magazine sur cette région qui nous montre des côtes fantastiques... Nous passerons la frontière demain, mais en attendant, nous souhaitons trouver un coin tranquille pour passer la nuit. Nous tarversons un petit village non goudronné, Playa Aguadulce, et stoppons sur un parking de sable, en bord de mer : magnifique ! Baignade et apéro dans le sable...

GPS : N 36°40.308 / W 6° 24.589 / Altitude : 3 m

Vendredi 13 juin 2014 : 450 km

Lever à 7h30 pour une baignade au saut du lit ! On part à 9h30 pour une grosse journée de route et pas mal d'autoroute. Nous souhaitons trouver de la doc sur la région alors nous nous arrêtons à Faro. L'office de tourisme n'est pas indiqué alors nous demandons à un taximan qui nous parle dans un très bon français. Le monsieur de l'office de tourisme, d'un certain âge, parle lui aussi dans un très bon français ce qui nous facilite considérablement les échanges. Nous continuons par la route vers l'ouest et après bien des recherches, nous nous arrêtons à nouveau sur un parking de plage pour la nuit. Pas aussi bien placé que la veille, mais équipé d'un resto où, après la baignade, nous prenons notre repas du soir. Mais c'est un peu un piège à touriste : correct mais cher par rapport à l'Espagne. Nous sommes à la praia de Cabarras Velhas.

GPS : N 37°04.018 / W 8°47.757 / altitude : 9 m

Samedi 14 juin 2014 : 116 km

C'est un moustique, le 1er, qui nous réveille à 6h30 et nous tire du lit 3/4 d'heure plus tard. Direction Le Cabo de Sao Vicente, le point le plus à l'ouest de l'Europe continentale. Nous stoppons d'abord à Sagres, qui ne casse pas 3 pattes à un canard. Petite balade sur des falaises impressionantes par leurs hauteurs. Puis nous rejointe de Cabo de Sao Vincente : là, il y a beaucoup de touristes : c'est un peu la pointe du Raz portugaise ! Un phare, de belles falaises, du vent  et un paysage de landes qui peuvent rappeler un peu la Bretagne... Au retour, nous stoppons notre tortue à 2 mètres du bord de la falaise, bord inaccessible aux camping-cars classiques, ce qui fait des envieux : nous discutons avec un couple de français en VTT, adeptes du CC. L'après-midi, nous nous baladons sur les célèbres falaises de Ponta de Piedad, vers Lagos, vue sur notre magazine. Nous nous baignons à la praia de Camilo accessible, par de longs escaliers de bois et un tunnel piéton creusé entre 2 plages. L'eau y est glaciale mais nous nous trempons quand même tellement l'eau y est claire. Le soir, nous trouvons un coin sympa pour dormir, non loin d'une autre falaise de 46 m près d'un lotissement abandonné et de villas. Nous sommes un peu sur nos gardes, pourquoi, je n'en sais rien... Il fait très chaud : 30° à minuit au retour d'une promenade dans la petite station balnéaire toute proche. Peu rassurés sur notre emplacement, nous décidons de quitter les lieux pour rejoindre une aire de camping-car. Arrivés sur le lieu supposé, nous trouvons bien un CC mais lui aussi est à la recherche de l'aire. Ce sont des belges et sont bien contents de nous voir arriver. Ils tournent depuis un moment pour trouver cette aire. Nous décidons de chercher ensemble mais ne savons pas dans quelle direction aller... A ce moment, 2 jeunes femmes qui partent probablement en boîte, viennent à notre secours. L'une d'elles parle français et nous propose de nous conduire directement sur l'aire. Nous suivont donc la Fiat 500 en convoi et arrivons, après 6 km de petites routes sinueuses, sur la fameuse aire. Nous les remercions et nous installons côte à côte. Nous sommes à Praia Marina.

GPS : N 37°05.572 / W 8°27.692 / Altitude : 40 m

Dimanche 15 juin 2014 : 233 km

Tout en laissant notre tortue sur l'aire, nous partons, pour la matinée en rando le long des côtes. Dès le matin, il fait déjà très chaud... C'est un sentier balisé qui surplombe les falaises déchiquetées de l'Algarve. Abris sous roche, arches de roches, anciennes habitations troglodytes, tunnel d'accès à une des nombreuses plages, puits profonds donnant sur l'océan, la variété des paysages côtiers est exceptionnelle et riche même si les constructions récentes sont très nombreuses, mais un peu en retrait. En fin de matinée, les gourdes sont vides alors la terrasse d'un café situé sur un petit port est la bienvenue pour déguster une bière bien fraîche !

En revenant à la cellule, nous nous apercevons que le frigo ne fonctionne plus et que tout est très chaud à l'intérieur : nous devons, avec amertume, jeter toute la nourriture qui risque... Le gaz arrive, la flamme existe mais le moteur ne refroidit plus. Je suppose donc que le moteur est HS. Il va falloir se réorganiser pour les courses et en faire plus souvent. Après une dernière baignade au Portugal, nous repartons vers l'est et l'Espagne pour retrouver une fraîcheur toute relative ! Nous arrivons en début de soirée à Nebia, une petite bourgade entourée de remparts. Nous nous installons sur une place du village et dinons dans un resto fréquenté du coin. La TV est sur la terrasse pour le premier match de la France lors de la coupe du Monde, qui se solde par un 3 - 0 contre le Honduras. Etonnamment, le commentaire est en français ! Beaucoup de touristes en début de soirée, puis ce sont les "otoctones" accompagnés de leurs marmaille qui les remplacent à partir de 22h00...

GPS : N 37°21.568 / W 6°40.997 / Altitude : 33 m

Lundi 16 juin 2014 : 119 km

Ce matin, nous prenons la direction de Cordoba (Cordoue) pour visiter la très célèbre Mesquita, la cathédrale dans la mosquée. Nous arrivons au camping El Brillante à 12h30 (http://www.campingelbrillante.com/fr/). Après le repas, la lessive et la baignade dans la piscine du camping, nous prenons le bus de 17h00 pour rejoindre le centre ville en une dizaine de minutes. Le temps est couvert et quelques gouttes commencent même à tomber. Nous allons d'abord visiter la Mesquita : elle est impressionnante et étonnante : nous passons de la beauté sobre de la mosquée à la richesse opulente de la cathédrale en un clin d'oeil ! La construction de la cathédrale s'est faite sous Charles Quint. C'est l'évèque de Cordoue qui a demandé l'autorisation au roi pour cette construction mais quand celui-ci est venu la visiter, il a regretté d'avoir fait "massacrer" cette magifique mosquée... A la fermeture, nous déambulons dans la Juderia, le quartier juif de la ville : très beau ! Nous gagnons la grande place Correida fermée par des bâtiments pour un repas de tapas en terrasse, mais l'orage et la pluie nous oblige à revenir sous les arcades. Nous rentrons au camping à la nuit et ratons le bon arrêt de bus. Nous marchons dans ce qui nous semble être le bon côté mais finalement au bout d'un kilomètre, nous nous apercevons de notre erreur et que nous sommes descendu du bus trop tard ! Alors demi-tour...

Mardi 17 juin 2014 : 672 km

Aujourd'hui mardi, il est temps de reprendre la direction de la France. Avant de repartir, je tente, au cas où, de remettre le frigo en marche et étonnamment, il se remet à fonctionner... nous poussons un ouf de soulagement ! C'est presque 1000 € d'économie. Nous décidons d'aller faire étape sur la Méditerranée. Nous prenons l'autoroute jusqu'à Peñiscola (http://www.camping-eden.com/), entre Valence et Barcelone. Nous arrivons en fin d'après-midi. C'est une sympathique station balnéaire, très fréquentée, avec ses hotels en bord de mer. Mais la cité ancienne fortifiée est magnifique et vaut le détour. Après le dîner, petite balade sur la "Croisette" et repérage des lieux...

GPS : N 40°22.189 / W 0°24.092

Mercredi 18 juin 2014 : 0 km

Journée de repos et de visite... visite de la cité ancienne, lecture, baignade puis dîner dans un resto à viande devant le match Espagne - Chili, l'Espagne qui se fait "démontée" 2 - 0. Les étrangers, qui soutiennent plutôt le petit Chili n'osent pas trop montrer leur joie ! Excellent resto et excellente viande mais beaucoup trop copieux pour nous 2. Alors  le serveur, un marocain bien sympathique et parlant bien sûr le français nous empaquette le restant pour emmener... Nous passons une deuxième nuit au camping Eden.

Jeudi 19 juin 2014 : 473 km

Dès le départ, j'avais prévu un camp sauvage dans le Parc Naturel du cap de Creus, au nord de Barcelone, près de Roses et de Cadaques, mais ce que je craignais se confirme, l'accès aux camping-cars est interdit au-delà de Cadaques. Nous apercevons tout de même la maison-musée de Salvador Dali. Nous ne la visitons pas et revenons en arrière par les routes sinueuses pour essayer de trouver un emplacement sauvage mais rien, alors nous essayons les campings : très chers, alors, nous poursuivons et arrivons finalement à la frontière française. Nous essayons une aire de camping-car à Port-Vendres mais elle est quasiment complète et le peu de places qui restent ne nous conviennent pas et les camping-caristes tous serrés les uns contre les autres nous regardent comme des bêtes curieuses : avec notre vieille tortue, on ne fait pas partie de leur monde ! On sait qu'il y a une autre aire à Collioure alors on tente, vu qu'ici, il faut oublier le camping sauvage ! Il est assez loin de Collioure et dans les hauteurs, mais c'est spacieux et recouvert d'un  beau gondron qui ne salit pas les CC... Comme il est déjà bien tard, nous restons pour la nuit.

Vendredi 20 juin 2014 : 30 km

Comme il était prévu de puis plusieurs jours, nous rendons visite à des amis bisontins, en cure au Boulou. Après une baignade sur une des plages de Collioure, nous nous rendons donc au camping Val Roma Park (http://valromapark.monsite-orange.fr/index.html) pour les retrouver. Repas, repos, piscine, une journée bien sympathique en leur compagnie avant un retour définitif dans le Doubs dès le lendemain...

Samedi 21 juin 2014 : 830 km

Départ à 6h20 pour une longue journée de route sans encombre hormis des bruits déjà anciens mais de plus en plus persistants dans la transmission du Ranger... à suivre.

Arrivée à la maison à 18h30... fin du voyage 2014 !

Conclusion :

C'était notre premier voyage avec notre "tortue". Peu de problèmes techniques, malgré les 6500 km parcourus, hormis la panne temporaire du frigo et des bruits intempestifs dans la transmission. C'est un équipement confortable qui nous permet de nous éloigner très souvent des CC classiques, et de voyager dans des chemins parfois très, voire trop "rustiques" !

Les paysages sauvages et magnifiques sont méditerranéens et souvent déjà connus : Provence, Lozère et Cévennes. Par contre, il y a beaucoup de très belles villes, en plus d'être originales : Cordoue, Grenade. De beaux villages blancs, mais quand on en a vu un ou deux, il n'y a plus beaucoup de surprise... Par contre, les côtes de l'Algarve sortent du lot.

En conclusion, un beau voyage, mais qui, après la Bolivie, ne nous laissera pas de souvenirs impérissables...

Les + :

- la vie pas trop chère

- l'accueil des espagnols et des portugais, qui plus est, avec notre "engin" original...

- les tapas

- les lieux de camping sauvage

- le désert de Tabernas

- la Mesquita et l'Alhambra     

- les pistes

- de nombreuses autoroutes gratuites 

- de très belles routes même en montagne (merci l'Europe !) 

- les baignades presque quotidiennes

Les - :

- le temps maussade les premiers jours en montagne qui nous a poussé rapidement sur les côtes

- le vent en Andalousie

- la chaleur au Portugal

- moins de randonnées que prévu

- les km2 de serres à Alméria et la pollution qu'elles engendrent ; un conseil : éviter les fruits et légumes de cette région !