Peut-être allez-vous vous lasser de voir ces belles images ou des textes relatant cette nouvelle incursion dans le grand nord européen, mais il est vrai que nos voyages dans cette région d'Europe s'accélèrent au fil des années. Le calme, le silence et le vrai hiver, les paysages époustouflants nous incitent à y retourner plus souvent...

Sur 3 ou 4 semaines, nous partons en voiture mais sur 10 jours, c'est évidemment impossible et c'est en avion que nous rejoignons Tromsø, à 350 km au nord du cercle polaire. Nous avions réservé ce voyage très tôt en 2022 et n'avions pas trouvé de vol direct. C'est par la compagnie scandinave SAS que nous partons depuis Roissy avec une escale à Oslo. Comme en 2019, nous avons loué une voiture 4x4 chez Hertz à l'aéroport, malheureusement équipé de très bons pneus hiver mais pas de pneus cloutés... Pour les logements, nous avons réservé sur Airbnb.

Un premier logement à Kilpisjärvi à 150 km de route de Tromsø, dans les terres en Finlande, mais non loin de la Norvège et de la Suède. Un second sur l'île de Senja à 240 km de l'aéroport. Enfin, un petit studio à Tromsø le dernier soir afin de se rapprocher du décollage qui a lieu à 6h20 le lendemain matin.

Voici donc le moment de vous livrer l'histoire de ce magnifique séjour aux couleurs étonnantes... Bienvenue en Laponie, opus 6 !

Vendredi 27 janvier 2023 :

Nous quittons la maison à 7h10 pour 4h20 de route via Champlitte (70), puis l'A5 jusqu'à un parking privé avec navette (à déconseiller) près de Roissy CDG. Notre avion décolle à 14h00. Escale à Oslo de 2h30, Puis atterrissage à Tromsø à 20h40. Nous prenons livraison de notre Suzuki S.Cross sans aucun problème, même si le modèle que nous avions réservé (un Vitara) nous semblait supérieur dans la gamme. Equipée de très bons pneus neige, nous regretterons le dernier jour, l'absence de pneus cloutés... 

A notre arrivée, la température est supérieure à O°C et il pleut. Du coup, la route pour la Finlande est difficile mais en s'approchant de la frontière, la température se refroidit et la pluie cesse, sans pour autant se transformer en neige. On arrive à l'appartement à minuit et demi, bien fatigués ! Après quelques difficultés à ouvrir la porte, on pénètre dans un bel appartement mais vraiment cradingue !!! Sans trop y croire, on contacte le proprio via l'application... mais il nous répond instantanément. On lui explique notre problème (sol sale, vaisselle qui traine, cuisine, four et frigo horribles, nourriture périmée dans le frigo...). Après négociation, il nous offre une nuit de location. Du coup, on aura le ménage à faire le lendemain, mais pour l'heure, nous partons nous coucher après avoir fait notre lit (pas très propre non plus).

Samedi 28 janvier 2023 :

Après une excellente nuit, nous partons au supermarché de Kilpisjärvi. S'ensuit une petite balade dans la neige dans les hauteurs du village jusqu'aux abords du lac Cahkaljärvi. Il y a de très belles éclaircies et la température avoisine les -7°C.

Nous redescendons déjeuner à l'appartement puis entamons le grand ménage afin de s'y sentir bien. Ce logement agréable (une fois propre) est bien situé, dans un petit lotissement de chalets en fustes (bois ronds) surtout habités de Norvégiens. Nous avons la vue sur le lac Kilpisjärvi, grand lac qui fait la frontière avec la Suède. Vers 15h30, au coucher du soleil, nous partons sur le lac pour une petite balade en raquettes... Nous finissons à la nuit tombante vers 16h45.

Dimanche 29 janvier 2023 :

La neige est tombée cette nuit et il y a une dizaine de centimètres de poudreuse au réveil. Le ciel est couvert et quelques flocons tombent toujours. Nous décidons de repartir avec les raquettes au lac Cahkaljärvi, que nous traversons. Le temps neigeux ne nous permet pas une vue sur les montagnes environnantes. Nous redescendons à l'appartement pour le déjeuner. 

Pour l'après-midi, nous décidons de descendre vers le sud à Kaaresuvanto, à la frontière suédoise. Il y a 2 ans, nous avions visité un magasin de souvenirs intéressant avec de l'artisanat Sami (habitants autochtones éleveurs de rennes). Mais à notre arrivée, le magasin est fermé pour l'hiver. Nous nous rabattons sur une courte visite de Karesuanto, la ville jumelle côté suédois, de l'autre côté de la rivière Muonioalven. Peu de chose à voir hormis l'église protestante en bois. Retour de nuit à Kilpisjärvi.

Lundi 30 janvier 2023 :

Aujourd'hui, c'est la grande aventure car nous avons réservé une journée de motoneige pour effectuer, en indépendant (donc sans guide), une boucle d'une centaine de kilomètres. Ce matin, il fait très beau mais la température est de - 25°C !!! Heureusement, nous avions réservé chez Kilpissafarit, avec la motoneige, des tenues chaudes (combinaison, bottes et gants chauds). Nous les enfilons par dessus nos tenues persos déjà bien chaudes. Nous ressemblons à 2 bibendums Michelin ! La personne qui nous équipe nous explique le fonctionnement de la machine et nous déconseille le tour que j'avais prévu, trop technique pour nous. Sur ces conseils, nous décidons de nous rendre au cairn des 3 frontières, au bout du lac Kilpisjärvi. Nous traversons le lac sans encombre... les couleurs du lever du jours sont magnifiques avec des teintes roses inédites.

Des montagnes acérées toutes blanches ferment l'horizon côté norvégien. Malgré tout, Sylvie a froid aux mains (le conducteur a la chance d'avoir des poignées chauffantes) et elle ne voit rien : sa visière de casque est givrée, comme la mienne d'ailleurs. Mais, nous avions prévu des masques de ski : le mien est efficace mais celui de Sylvie givre aussi... Au bout du lac, nous remontons sur la terre ferme et la piste se rétrécit parfois tellement que je dois conduire au pas afin de ne pas verser sur le côté mais ça passe. Nous arrivons au Cairn des 3 frontières (Trerikröset en suédois).

Nous faisons demi-tour pour rejoindre le lac et repartons en direction du nord du Mont Saana que nous avions gravi en juin 2006, et qui domine le secteur. Nous traversons la route de Norvège (E8) et remontons lentement par une piste sinueuse et étroite, au milieu des bouleaux. Mais à environ 300 mètres de la route, et malgré une vitesse plus que raisonnable, je perds le contrôle de la motoneige et finis sur le côté gauche dans la neige profonde, nos deux jambes gauches coincées sous les 350 kg de la bête ! Après bien des efforts, j'arrive à repousser légèrement l'engin avec la jambe droite, afin de nous dégager. Mais pour remettre la motoneige sur la piste, c'est impossible pour nous. Avec le froid, les téléphones se sont éteints et les mains se refroidissent. Après réflexion, la décision d'aller chercher de l'aide auprès du loueur est prise. Sylvie reste auprès de la machine. L'agence est à une dizaine de kilomètre de l'incident. Je rejoins donc la E8, affublé de ma tenue de cosmonaute et fait du stop. Après quelques minutes, la première voiture s'arrête : il s'agit de 2 touristes. La conversation s'engage en anglais et l'un d'eux me dit : "vous êtes français ?". Mon très mauvais anglais m'a trahi... ces 2 touristes sont eux aussi français. Du coup, ils me conduisent directement à l'agence. Après mille remerciements, je sonne à la porte de Kilpissafarit et explique notre problème. Moyennant 80 € pour le dépannage, je repars en 4x4 jusqu'au début de la piste. De là, on rejoint Sylvie qui s'est réchauffée pendant mon absence qui a duré une petite heure. Habitué à ce genre de problème, le guide prend en main la motoneige et la retire en 2 temps 3 mouvements de la neige fraîche. On lui demande de la remettre dans le sens du retour car je ne me vois pas continuer sur cette piste et risquer à nouveau de benner dans la poudreuse ! Ca suffit... donc retour à l'agence par le lac. Nous sommes quelque peu déçus car 180 € la loc + 80 € de dépannage, ça fait très cher pour 3 heures de balade. Mais c'était très beau et on gardera un sacré souvenir de cette escapade !

Au retour à l'agence, nous reprenons notre voiture et repartons en direction de la Norvège pour profiter des couleurs et du beau temps. Nous n'avons pas mangé ce midi, mais peu importe, ce sont les vacances ! Pour le coucher de soleil, aux alentours de 15h30, nous avons à nouveau droit à ces jolies couleurs rosées, semblables à celles du matin. Le soir, nous fêtons un anniversaire au restaurant Tundrae (nous recommandons !) qui propose aussi des hébergements, avant de rentrer à l'appartement. C'est vers 22h00 que nous assistons au spectacle émouvant des aurores boréales depuis notre terrasse...

Mardi 31 janvier 2023 :

Pour ce dernier jour de janvier, je vais partir seul en randonnée raquettes. La boucle d'environ 12 km part du village et monte au pied (côté sud du Mont Saana) avant de rejoindre un kota pour pique-niquer. Il fait toujours aussi beau et le froid est moins vif (- 10°C) mais avec du vent. Je démarre à 10 heures. Le jour est bien là mais le soleil apparait un peu plus tard, en cours de montée, derrière une petite barre de nuages.

Au début, le balisage est bien marqué, avec quelques vieilles traces de raquettes, puis les piquets disparaissent sous la neige. Je perds la trace et me dirige maintenant à vue... Tant que je suis au milieu des bouleaux, j'enfonce d'une bonne vingtaine de centimètres dans la neige, mais au fur et à mesure que je m'élève, le vent souffle la neige fraîche et la progression devient plus facile. Du coup, le froid est plus vif. A 600 mètres d'altitude, il n'y a plus un seul arbre.

L'ensoleillement peine à réchauffer, d'autant que l'astre solaire effleure les sommets suédois... Vers midi, je passe sous la falaise sud du Mont Saana, après avoir traversé le petit lac Saanajärvenlompolo. Puis j'aperçois un groupement de cabanes au bord du lac Saanajärvi. Il y a un baraquement avec 5 toilettes sèches, 2 petits cabanons fermés à clé et 2 kotas : ce sont des petites cabanes hexagonales avec à l'intérieur un braséro, et un petit peu de bois de chauffage, et des banc fixés au pourtour de la construction. Je m'installe dans le second pour mon repas. Même si la température intérieure est très fraîche, il y fait meilleur que dehors, même au soleil. J'arrive à allumer un petit feu avec des écorces de bouleau qui s'enflamment comme du papier. Ce feu sera plus pour l'ambiance que pour la chaleur !

Je repars 1 heure après et traverse la piste de motoneige (que nous aurions dû suivre la veille si on était arrivés jusque-là) pour m'enfoncer dans la toundra... l'ambiance est fabuleuse : silence total et que du blanc autour de moi, des collines enneigées qui se perdent un temps dans les nuages.... Je pourrais m'imaginer sur la calotte glaciaire du pôle Nord si la température était nettement plus froide ! Pas de trace d'avion dans le ciel juste la lune présente tous les jours, pas d'oiseau, rien...

Je m'avance jusqu'à apercevoir une vallée lointaine près de la frontière norvégienne : une petite forêt de bouleaux et des parcs à rennes me rappelent que je suis bien en Laponie, au pays des Samis. J'aurais envie de continuer vers la frontière, mais le soleil qui disparait petit à petit derrière les montagne me signale que je dois entamer le retour au village : dans 1h30, il fera nuit et je voudrais contempler les paysages jusqu'au bout, sans avoir à allumer la frontale. 

Je rejoins donc le lac Cahkaljärvi que je traverse à nouveau. Et pour redescendre, je suis la piste de 2 raquettistes qui zigzague au milieu des bouleaux. 

J'atteins le parking à 16h20 alors que la pénombre se transforme en nuit...

Mercredi 1er février 2023 :

C'est aujourd'hui que l'on quitte Kilpisjärvi et la Finlande pour l'île de Senja, en Norvège. Cette île, reliée par un pont au continent, se situe à l'ouest de Tromsø. 200 km séparent nos deux logements.

Après le ménage de l'appartement et le chargement de nos bagages, nous reprenons la route en direction du nord : la E8 jusqu'à Skibotn, puis la E6. Nous longeons le Lyngsfjord, magnifique fjord dominé par les glaciers, mais pas de spectacle aujourd'hui car la chappe nuageuse est très basse et gâche le paysage.

C'est vers Markenes et le Balsfjord que les nuages commencent lentement à se désagréger et à nous montrer la beauté des paysages qui nous entourent. Peu après Olsborg, nous prenons la route 855 qui nous conduit à Finnsnes. Il est midi. Nous déjeunons au Byens Bistro (pavé de saumon fumé, son omelette et ses crudités) au centre-ville. Nous y faisons quelques courses tout en visitant rapidement la petite ville. C'est rapide, car comme beaucoup de villes du grand nord, ce sont des villes modernes sans aucun charme, Tromsø faisant peut-être un peu exception.

Nous franchissons le Finnfjord par un grand viaduc, très commun en Norvège. Nous sommes désormais sur l'île de Senja, deuxième plus grande île du pays. Le GPS nous emmène directement à notre second logement, à Brygghaugen, par des petites routes bien enneigées. Nous découvrons notre petite maison de couleur rouge de Falun, typique de Scandinavie. Cette fois, la maison est toute proprette avec un "bienvenue" en français et une boîte de crêpes roulées faites maison. Pas totalement rénovée, la maison reste très agréable et nous nous y sentons tout de suite chez nous : maison un peu isolée, silence royal et paysage simple mais authentique.

Jeudi 2 février 2023 :

Ce matin, c'est toujours du très beau temps froid. Nous avons décidé d'aller visiter les fjords du nord-ouest de l'île, les plus réputés. Le ciel rosé du matin est de la partie et nous commençons par nous rendre à Gryllefjorden, petit village de pêcheurs aux maisons colorées. Nous nous baladons dans les rues où quelques habitants se déplacent avec une sorte de luge à guidon pour aller faire faire des courses.

Puis, nous rejoignons Torksen, sur l'autre flan de la montagne, également village de pêcheurs. Nous avions déjà visité ces 2 villages en 2012. Puis, nous remontons à Bovaer où nous nous baladons sur la plage enneigée. Nous prenons notre repas dans la voiture et face à la mer.

Nous longeons de magnifiques fjords, traversons plusieurs tunnels, et passons quelques cols avant de rejoindre l'est de l'île. La nuit commence à tomber et du coup, plus rien à voir, hormis les belles couleurs rosées du soir, en haut du fjord Stønesbotn... à 16h00 !

Retour à la maison par l'est de l'île. Comme le ciel est toujours très clair en soirée, nous partons à la chasse aux aurores boréales. Pour ça, nous avons une trentaine de kilomètres à faire pour rejoindre une plate-forme belvédère au-dessus Nordfjorden et le village de Bergsbotn. Peu de monde au début, mais le site est célèbre et le belvédère se remplit progressivement de touristes. Le spectacle est au rendez-vous et après deux heures d'observation au froid, on prend le chemin de la maison.

Vendredi 3 février 2023 :

- 22°C et grand ciel clair au réveil. On a choisi cette journée pour aller "raquetter" dans le parc national d'Ånderdalen au sud-ouest de l'île. Nous longeons le fjord Tranøybotn, dont les eaux salées sont gelées sur les rives. Nous stoppons sur le parking à l'entrée du parc national, qui est payant l'été, vers Mrknes et son camping. Nous devons faire un aller / retour au lac Åndervatnet à 6 km du parking.

Au début, le froid est vif mais correct (-20°C), mais en s'enfonçant dans les terres, celui-ci devient plus piquant et nous prend aux poumons, en nous faisant toussoter. Plus loin dans, ce sont les poils qui givrent : on atteint probablement les -25°C... On enfile donc nos passe-montagnes sous nos bonnets ! Au début, il y a quelques pannonceaux de direction puis plus rien. C'est avec le smartphone (qui fonctionne encore) et l'application de l'IGN norvégien que nous nous dirigeons. Nous traversons des forêts de bouleaux et de pins à crochets en croisant ça et là des traces fraîches et des laissées d'élan.

Vu la lente vitesse de progression et les douleurs de genou et cheville de Sylvie (entorse 1 mois avant), nous décidons de faire demi-tour à mi-chemin et de regagner le parking, sans s'arrêter pour manger, car le froid pique beaucoup. Finalement, après 4 heures de marche, nous retrouvons notre voiture, puis 30 mn après notre maison.

En soirée, bien que le ciel se charge de nuage, nous tentons une nousvelle chasse aux aurores. Nous allons jusqu'à Hamn, mais l'épaisse couche nuageuse qui recouvre la mer de Norvège, nous stoppe dans notre quête. La température est remontée à 0°C et annonce de prochaines chûtes de neige.

Samedi 4 février 2023 :

Il est tombé dans la nuit une dizaine de centimètres de neige et il tombe encore quelques flocons au matin. Après le petit-déjeuner, j'entreprends le déneigement sur notre tout petit bout de chemin, plus par plaisir que par nécessité ! Le vieux paysan voisin déneige le chemin principal avec son tracteur et sa fraise à neige. On en profite pour discuter un peu, un tout petit peu, lui aussi ayant un anglais de base ! Mais je sais qu'il élève une cinquantaine de vaches pour leur lait.

On part ensuite visiter le sud-ouest de l'île, jusqu'à Sjursvika. Les paysages sont bien différents du nord-ouest mais plus sauvages et moins touristiques. Cette presqu'île est en effet très éloignée du centre touristique de Hamn. 

Nous y croisons des rennes et observons un pygargue à queue blanche (aigle pêcheur) qui plane un long moment au-dessus de nos têtes. Nous avons la chance également de pouvoir observer les îles Vesterålen, plein ouest. Au retour, nous faisons une incursion, via un col, au village de pêcheurs de  Rødsand posé sur les rives du Bunkelfjorden.

La nuit tombe mais les paysages, avec la lune qui éclaire le fjord et les à-pics des montagnes, sont somptueux ! Sur la route du retour, je dois faire un petit écart pour éviter une martre qui traverse juste devant la voiture. Bien plus loin, on devine un élan dans la neige mais la nuit empêche toute photo... ce sera malheureusement le seul que nous verrons durant le séjour.

Dimanche 5 février 2023 :

Comme tout a une fin, il nous faut nous rapprocher de l’aéroport aujourd’hui, car notre vol décolle à 6h20 demain matin. Mais nous avons une dernière visite à faire avant de prendre le ferry de 14h00, c’est visiter le village-île de Husøy, qui se trouve au nord de Senja. La pluie intermittente du petit matin devient plus dense de l’autre côté du tunnel, en haut du Øyfjorden. La chape de nuage qui recouvre le fjord cache un paysage qui doit être grandiose par beau temps.

Arrivés au pied de Husøy, nous traversons en voiture la digue qui relie l’îlot à l’île principale. Celle-ci est bordée par un haut mur vert et moche qui protège la digue lors des tempêtes. Le bas du village est caché par le port et ses usines de pêcherie. La météo peu engageante ne donne pas une belle image de ce qui doit joli par temps ensoleillé. Après un petit tour dans la rue principale verglacée, nous faisons demi-tour et prenons la direction de Botnhamn. 

Nous pique-niquerons en attendant le ferry… mais comme il est tôt , on regarde s’il y a un ferry plus tôt. Il y en a bien un mais on l’a raté de 30 mn, et pire, on s’aperçoit que le bateau de 14h00 ne navigue pas le dimanche. Il faudrait donc attendre 16h00 et vu qu’il n’y a plus rien à faire ici, on décide de prendre la route soit 240 km au lieu de 40, et nous devrions arriver vers 16h00.

Mais ça, c’est sans compter les conditions de circulation. En effet la pluie a fait fondre la neige qui recouvre une épaisse couche de glace et c’est une fois que nous avons rejoins la route 855, après Finnsnes que ça se complique. En pleine ligne droite, une BMW équipée d’une remorque, dérape et va taper le mur de neige côté gauche de la route, en évacuant une grosse gerbe de neige, puis reprend sa place comme si de rien était… La conductrice ne repart pas et la voiture qui suivait, probablement équipée de pneus cloutés la double tout en vérifiant que tout allait bien dans la BM… Je fais de même mais je sens que les roues de la Suzuki sont prêtes à se défiler à tout moment… Un peu plus loin, dans une grande courbe à droite et présentant un dévers marqué vers l’intérieur, je sens l’avant qui pique vers le mur neige, sans toutefois le toucher. A une vitesse foudroyante d’environ 10 km/h, je passe le virage en crabe et me redresse enfin dans la ligne droite suivante. Les voitures qui me suivent se gardent bien de me coller. Je les laisse me doubler et ainsi je peux rouler à la vitesse qui me chante, c’est-à-dire très lentement, jusqu’à la jonction avec la E6. On s’arrête pour se détendre et pique-niquer.

Après la pause, on reprend la route principale, à peine mieux dégagée et c’est sous tension que nous arrivons, dans les mêmes conditions qu’à notre arrivée, à notre studio. Il est situé dans une zone résidentielle, dans le sous-sol des propriétaires. Après avoir déposé nos bagages, nous partons faire quelques emplettes en ville. Nous trouvons un parking au centre, et déambulons dans les rues, d’abord sous la pluie. Celle-ci s’arrête enfin. On se fait un petit resto avant de retrouver notre voiture. Mais sous l’essuie-glace est coincée une petit bande papier plastifiée qui nous notifie d’une amende de 660 Kr soit environ 60 € pour non-paiement de stationnement. Fallait-il savoir que ce parking était payant ! Toujours est-il qu’à notre retour, nous avons vérifié sur Google Street, et en effet rien ne le signalait, et la borne de paiement était bien discrète derrière un muret… On a fait une réclamation…

Donc cette dernière journée est à oublier !

Lundi 6 février 2023 :

Lever à 3h30, après une courte mais bonne nuit, nous faisons les 15 mn de route qui nous séparent de l'aéroport. On gare la voiture, chargeons les sacs de voyage sur un charriot. On peine à franchir une petite côte verglacée qui nous mène dans l'aéroport. On dépose la clé de la voiture dans un automate et on fait le circuit habituel avant d'embarquer. Départ à l'heure et vol sans encombre jusqu'à Paris Roissy.

Comme prévu, on téléphone au parking privé à l'atterrissage, puis une seconde fois après avoir récupéré nos bagages. Comme prévu, on attend en face de la porte 18 du Terminal 1 et on attend. On attend... dans le bruit des klaxons parisiens ! Un autre couple arrive près de nous, de retour de Thaïlande. On entame la discussion tout en attendant... toujours. Ils attendent la même navette et ont passé aussi leurs appels téléphoniques. Le clermontois finit par rappeler et le patron du parking lui dit que la navette est à 5 mn de l'aéroport... donc on attend toujours (ça fait quand même 50 mn !). Mon téléphone sonne et c'est le même personnage qui me demande si on a récupéré nos bagages (?). Après une petite explication et ses excuses, il me dit que la navette est à l'entrée du parking. Et c'est après 1 heure d'attente que celle-ci arrive enfin !!!

Cette fois : l'arrivée au parking... Le chauffeur ouvre le portail électrique et on descend, quand les 2 autres passagers continuent vers un autre parking. Notre voiture est avancée et le moteur tourne sans personne dans les environs. Je coupe le moteur et on fait le tour du véhicule et là, on aperçoit des rayures sur le pare-chocs arrière. Le patron arrive avec son sourire. On l'informe du problème mais nie toute implication et prend à témoin le gars qui aurait garé le véhicule à notre arrivée... On visionne les vidéos de surveillance mais ce n'est pas assez net pour y voir quelque chose. C'est donc paroles contre paroles que nous quittons ce parking (A FUIR) avec nos rayures ! Et retour sans encombre à la maison...

Conclusion :

Encore un magnifique séjour dans ce pays Sami que nous aimons tant. L'hiver, la neige, le froid, les paysages et les couleurs, les aurores boréales, le pygargue, les rennes, la martre... tout y était ! Et tout ça nous donne déjà envie d'y retourner.

En ce qui concerne les déconvenues, il y en a eu quelques unes, et vous avez pu les voir. En résumé :

- Location de voiture Hertz : demander un véhicule 4 roues motrices et surtout équipé de pneus cloutés.

- Le parking : ben... éviter le nôtre (Parking Roissy Tarif) ! Quant à nous, nous éviterons au maximum de partir de Paris.

- Appartement Kilpisjärvi : manque d'entretien dû à l'éloignement du propriétaire et l'absence de femme de ménage.

- Absence (ou presque) d'élan.

A noter que les prix des carburants sont désormais sensiblement les mêmes qu'en france. Etonnant, puisqu'il y a encore moins de 2 ans, le gazole en Norvège était 30 centimes plus élevés qu'en France ! A méditer...

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