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Bolivie : été 2013

 

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Ce voyage est probablement le plus marquant que nous ayons plu faire jusqu'à présent : belles rencontres humaines, paysages grandioses et variés, et une grande aventure !  

Nous avons décollé de Genève le mercredi 19 juin. Escale à Madrid puis à Miami, et arrivée à La Paz le jeudi 20 juin vers 5h30. Escales de 2h30 en moyenne et 22h15 de voyage. Taxi jusqu'à la Calle Valentin Abecia, lieu de notre première nuit et de la location de voiture : Petita Rent a Car

http://www.rentacarpetita.com/INICIOFREN.htm.  

Aldo, notre hôte, prendra sa retraite fin 2015, et sa société sera mise en vente. Notre véhicule, un Nissan Patrol d'environ 1997, est équipé  d'une couchette, 2 couvertures, 1 réchaud à gaz et du matériel de cuisine, 2 roues de secours, 1 réservoir supplémentaire (inutile) et de 2 bidons de 10 litres pour l'eau. Moteur 4,2 l, essence, 6 cylindres, 165 cv et consommation d'environ 20 litres / 100 km.  

Nous nous sommes équipés de sacs de couchage en duvet ayant une température confort de - 11°C et une température extrême de - 25°C, ainsi que de doudounes également en duvet. Pour la tête et les mains, ce seront des gants et des bonnets andins en alpaga, de fabrication bolivienne. Pour le traitement de l'eau potable, nous utilisons Micropur Forte, MF 1000 F http://www.katadyn.fr/ .  

Voici un résumé de ce fantastique voyage...   

Vendredi 21 juin :

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10h00 : après le breefing et la présention du Patrol par Aldo, celui-ci nous guide pour sortir de la ville. Il nous lâche un peu avant le quartier populaire d'El Alto. Nous filons par une route goudronnée en direction du Parc National de Sajama. La route est peu DSC06097fréquentée et les paysages sont déjà très sympathiques ! Nous déjeunons au bord d'un chemin à l'écart de la route. Nous en profitons pour pousser le fourgon d'un habitant pour le sortir d'une ornière... Puis nous repartons en traversant des paysages de plus en plus gigantesques. Nous visitons le village de Carahuara de Carangas et sa jolie église. Puis nous stoppons au bord d'une piste, non loin du Sajama. Il est 18h30 et la nuit commence à tomber...    

Samedi 22 juin  

DSC061968h30 : après le petit-déjeuner, on prend cette fois-ci de la piste pour contourner le volcan Sajama, plus haut sommet de Bolivie, qui culmine à 6542 m. On passe par l'estancia Tomarapi, puis on s'arrête à la laguna Huaña Kkota pour admirer nos premiers flamants roses. Puis on se met en recherche des célèbres champs de geysers. Non indiqués, on mettra un certain temps à les trouver, et il nous faudra suivre un guide en 4x4 pour les dénicher. On se remet en piste pour rejoindre Tambo Quemado où l'on doit remplir le réservoir supplémentaire situé sur le toit. Malgré les dires et les DSC06268papiers officiels d'Aldo, le pompiste ne veut pas nous le remplir. Alors, nous reprenons notre itinéraire en direction du sud. Nous en profitons pour prendre en stop, une femme avec ses lourds sacs. Il n'y a pas de place à l'arrière alors on se retrouve à trois à l'avant ! Pas confortable du tout, surtout pour Sylvie. Cette dame se rend chez sa soeur à Chachacomani et à l'arrivée au village, nous avons la surprise de la voir sortir son portable ! Il y a du réseau là, au milieu de nulle part... Après quelques kilomètres, nous surprenons un petit groupe de nandous, sorte de petites autruches. Nous nous posons pour la nuit dans la pampa, non loin de la frontière chilienne, à 18h30. Nous sommes à 4051 m d'altitude.

Dimanche 23 juin :

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8h30 : nous partons à Macaya pour visiter les Chullpas colorées, sortes de mausolés. Nous sommes arrêtés au village pour payer l'entrée. Pas donné, mais la jeune femme est sympa et son petit garçon très gentil. Un militaire  ous ouvre la barrière et nous DSC06415pouvons continuer. Petite balade au bord du lac de Macaya avec ses nombreux flamants, visite de l'église, puis direction les chullpas. Il nous faut traverser une rivière et il n'y a pas de pont. Nous arrivons enfin vers ces monuments funéraires rénovés qui datent de l'époque pré-inca. Puis nous repartons au travers de la pampa et de ses nombreux gués pour arriver à 17h15 à la Ciudad de Piedras, la ville de pierres. Nous dormons à côté d'une auberge désafectée.  

Lundi 24 juin :

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Mardi 25 juin :   

DSC06503Alors que je syphone le bidon d'essence dans le réservoir, les paysans propriétaires du champ viennent à notre rencontre : s'ensuit une petite discution bien sympathique... Du coup, le départ est plus tardif : déjà 9h05 ! On se dirige vers un cratère. Longtemps, les boliviens ont cru à un cratère de météorite, mais ce sont des géologues français qui ont analysés les pierres et déduit qu'il s'agissait d'un volan. Nous descendons à l'intérieur à pieds. Un lac, des lamas et des oies andines se trouvent au fond, à environ 50 mètres de    profondeur. Nous repartons en direction du salar d'Uyuni par une piste très mauvaise : de la "tôle ondulée"... En cours de route, nous nous arrêtons près d'un vieux camion en mauvaise posture. La roue arrière gauche est bloquée dans une tranchée en bord de ravin... comment a-t-il fait alors que la piste est large ? Le chauffeur, d'une trentaine d'années, est avec sa femme, ses 2 enfants et une vieille dame. Nous constatons vite l'état d'ivresse du chauffeur ! Malgré tout, nous décidons de les aider. Nous avons une sangle dans la voiture mais je crains que notre Patrol ne soit pas assez puissant pour le sortir du trou. Alors que j'attache la sangle, un tracteur arrive. Finalement, nous attachons le camion au DSC06568tracteur qui tire sans aucune difficulté. La famille nous remercie chaleureusement et nous offre de la bière (en quantité sous la bâche !). Après cet intermède, nous arrivons enfin sur les bords encore terreux du salar. Il faut bien suivre les traces sous peine de s'embourber... Nous réservons notre première chambre d'hôtel chez Doña Lupe à Jirara. Comme il est tôt, nous nous rendons à Coquesa pour aller visiter la grotte aux momies, en roulant sur ce grand lac salé. La grotte contient 6 momies de la période pré-inca. Nous rejoignons notre hôtel. Accueil très sympathique. Le patron, qui est guide, parle français : le bonheur ! L'hôtel est fait de pierres, de blocs de sel et les meubles sont en cactus, mais la douche est glaciale, le chauffage très limité et les draps ne paraissent pas très propres. le repas est par    contre excellent ! Gros coup de vent en soirée, ce qui va enfin dégager le ciel, souvent encombré de nuages jusqu'à présent.  

Mercredi 26 juin :

DSC06596Nous quittons l'auberge à 8h00. Il fait grand beau. Nous regagnons en voiture, le parking de la grotte aux momies, au-dessus de Coquesa, pour entamer notre première randonnée : nous souhaitons aller le plus haut possible    sur le volcan Tunupa. J'arriverai seul DSC06601sur la lèvre inférieure du cratère à 4875 m d'altitude. Comme depuis le début, le souffle est cours et il est nécessaire de marcher assez lentement pour progresser. Nous déjeunons à la voiturevers 15h00, puis redecendons sur le salar. A l'aide du GPS, et des points fourinis par Aldo, nous gagnons l'Isla Pescado, l'île Poisson. 40 km à 100 km/h : sensation inconnue et étrange sur la plus grande étendue de sel au monde, équivalente à 2 départements français ! On a l'impression de flotter... Une bonne demi-heure après, on "accoste" sur    l'île côté est, abrité du vent. Dans la soirée, on change de côté, le vent ayant tourné et à la tombée de la nuit, le froid glacial s'abat sur le salar : nous ne sommes pourtant qu'à 3650 m.

Jeudi 27 juin :

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 Nous reprenons la traversée du salar à 8h30 en suivant les points GPS, car ici, aucun repère, hormis les montagnes lointaines. Nous passons près de l'île Incahuasi, beaucoup plus touristique que Pescado. Nous nous dirigeons vers une des portes du Salar, à Colchani, le seul endroit où le sel est exploité... très artisanalement. Mais un jour, c'est le lithium qui sera exploité, et de façon beaucoup plus industrielle. 

En effet, le salar d'Uyuni recèle les plus grosses réserves de lithium au DSC06716monde, très utile pour les batteries...  

Nous arrivons à Uyuni à 11h00. Nous avons sélectionné un des meilleurs hôtels de la ville : le Toñito Hostel http://www.bolivianexpeditions.com/hotel.html. De beaux patios, mais les chambres ne valent pas leurs prix : pièces humides, draps    douteux, chauffage quasiment absent. Nous sommes pourtant dans la partie la plus récente, dommage ! L'après-midi, après le resto, nous en profitons pour faire quelques emplettes, le lavage du linge dans une petite boutique, courses au marché... Nouveau resto le soir. Ca fait du bien de retrouver un peu la civilsation... et les touristes !  

Vendredi 28 juin :    

DSC06725Avant de quitter définitivement Uyuni, nous "visitons" le célèbre cimetière de locomotives. Ici passera le "Dakar" 2014. Après quelques heures de piste, nous arrivons dans la petite bourgade de San Christobal, mais la station est fermée : pas de chance. Désormais, nous n'avons plus le choix, il nous faudra trouver de l'essence chez l'habitant et le payer 2 fois plus cher, mais sachant qu'il sera malgré tout 2 fois moins cher qu'en France ! Vers 11h00, nous sommes stoppé dans notre progression vers l'ouest par un accident, ou plutôt le dépanage d'une voiture accidentée... Heureusement, il ne semble pas y avoir de blessés. Un fourgon essaie vainement de sortir un vieux pick-up du ravin. Cela prend beaucoup de temps. Comme ça ne bouge pas, nous décidons de pique-niquer sur le bord de la piste en DSC06772attendant le dénouement. Au bout d'un long moment, un tracteur, venant de San Christobal nous dépasse et prend les choses en main. Après de nouveaux éfforts la voiture est hissée sur la route et l'on peut enfin reprendre la piste. Nous nous dirigeons plein ouest pour longer les volcans qui marquent la frontière chilienne où Aldo nous avait indiqué un lieu de campement près d'un lac. Les paysages sont exceptionnels. Un premier lac, puis un second, bien plus grand que sur la carte et pas de piste qui nous mène dans la bonne direction : alors, nous nous posons ici à 18h00. Ayant des doutes sur le lieu, nous faisons le point : nous nous sommes plantés d'endroit. Nous sommes à au moins 2 heures de pistes de notre itinéraire et à 4480 m d'altitude ! Il nous faudra donc partir plus tôt demain pour rattrapper le retard.  

Samedi 29 juin :

Lever 5h30. Départ 6h00. Nous déjeunerons avec le soleil ! Nous reprenons laDSC06860

piste à l'envers pendant près de 2 heures avant de retrouver le bon itinéraire. Lacs, volcans enneigés, sols arides et parfois enneigés aussi... quels paysages !!! Nous nous arrêtons près d'une curiosité géologique : l'arbol de piedra (l'arbre de pierre). Nous continuons en direction du Parc National Eduardo Avaroa et de la Laguna Colorada. Ce parc est payant et nous coûte 15 €/personne... cher pour le pays. On pique-nique près de ce lac rose, rempli de minéraux. Mais le soucis est de trouver de l'essence. La jauge est au mini. Le garde à l'entrée nous a indiqué un nom de village, mais aucune indication nulle pDSC06882art. On va à gauche, à droite, une piste par ci, une piste par là et là, ouf, des maisons  de pierres dans un univers de pierres, et donc très discrètes. Un gamin nous indique un hôtel pour l'essence. Je fais le tour du bâtiment pour dénicher quelq'un et là 3 gars autour d'un lama qu'ils sont en train de dépecer. Appétissant ! Je leur demande s'il peuvent me vendre de l'essence : ils se regardent sans rien dire, et celui qui semble être le patron me dit non ! Alors, on traîne dans le village, et nous trouvons une dame qui veut bien nous en vendre, mais pas plus de 20 litres, c'est déjà bien mais limite pour passer le col suivant, qui culmine à 5000 m. Nous repartons donc plein sud. La piste s'élève et la neige apparait sur la route. Un chasse-neige est passé, ce qui nous permet de rouler sur une neige assez dure. Mais la piste dégagée part DSC06894vers le Chili. A 4500 m, notre piste n'est plus dégagée... alors on suit des traces de roues qui, parfois, quittent la piste pour zig-zaguer entre les plaques de neige. Ca devient vraiment galère... et parfois limite dangereux ! A 4900 m, on trouve les boues bouillonnantes du Sol de Mañana. Nous pensons pouvoir franchir le col, mais le jour baisse et il n'y a plus aucune trace de passage nulle part. Une dernière tentative, et nous décidons de faire demi-tour : il serait dangereux de dormir à cette altitude. Mais ce n'est pas évident de retrouver les traces dans la lumière des phares, alors nous suivont au plus près la trace laissée sur le GPS et redescendons tant bien que mal vers la Laguna Colorada pour dormir à 4300 m d'altitude. Il est 20 heures.  

Dimanche 30 juin :

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Aujourd'hui, il nous faut vraiment trouver de l'essence et en quantité ! A 8h30, nous partons plein est, vers le village de Quetena, un très gros détour pour rejoindre l'extrême sud du PN et ainsi contourner ce fameux col infranchissable. Comme la veille, nous petit-déjeunons quand le soleil à réchauffer l'atmosphère. Nous sommes au milieu de coulées de lave anciennes mais bien visibles. A Quetena, une jeune femme, guide à la maison du parc, nous conduit dans une maison où l'on peut trouver de l'essence. Et là le bonheur... 200 litres en réserve ! C'est une maman avec un garçon de 9 ans et un bébé qui nous dépanne. Et c'est le garçon qui syphonne l'essence des fûts vers un bidon de 10 litres. Nous lui achetons 100 litres et c'est le manque d'argent qui nous empêche de remplir l'ensemble des réservoirs. La petite famille est très contente et nous aussi par la même occasion ! Mais il nous faut   repartir sur une piste complètement défoncée avec plusieurs gués à traverser... cette piste que nous devrons reprendre au retour... est-ce que ça vaut vraiment le coup de "perdre" encore 3 jours, sachant que nous sommes limite en temps ? Finalement après une vingtaine de kilomètres à 20 km/h de DSC06974moyenne, nous décidons de faire l'impasse sur cette destination. Nous préférons    privilégier l'ascension majeure de l'Utunruncu, un volcan situé non loin de là, et qui culmine à 6020 m et réputé comme le 6000 le plus facile de la planète ! Mais il nous faut grimper en 4x4 jusqu'à 5000 ou 5300 m pour pouvoir le gravir en une journée. La piste est parfois très dure et difficile. A 17h15 et après quelques heures de cette mauvaise piste, nous nous arrêtons pour dormir à 4676 m d'altitude. Après le repas, nous partons à pieds en repérage de la piste et là, nouvelle déception, la piste est enneigée à peine plus haut, et impossible de passer à côté... En partant de la voiture, nous aurions au moins 20 km de marche et 1350 m de dénivelé positif pour arriver au sommet. Mais à cette haute altitude, ce n'est même pas la peine d'y penser... Alors on décide, pour le lendemain, de se rendre à pieds à la célèbre Laguna Celeste, sachant que nous n'avons pas de carte précise du secteur !   

Lundi 1er juillet :

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Pas de carte précise, pas de sentier balisé, c'est à l'instinct que nous partons dans la direction de la Laguna Celeste. Une vieille piste puis une meilleure nous mène à un col à 4902 m : un joli panorama mais pas de lac en vue... je crois qu'il est beaucoup plus loin DSC07022que je ne le pense ! Sylvie, un peu fatiguée, s'en est retournée depuis un moment. J'essaie de poursuivre un peu mais rien alors je fais moi-aussi demi-tour en essayant de la rattraper mais nous nous retrouvons seulement à la voiture. Après le repas, nous repartons et repassons à Quetena. Comme souvent, nous traversons des paysages désertiques sublimes agrémentés de quelques lacs... Nous passons un dernier col avant la nuit. Nous sommes un peu avant San Antonio. Nous allons vivre la nuit la plus froide avec - 17°C !

Mardi 2 juillet :

Après la nuit la plus froide, nous décidons de petit-déjeuner une fois le soleil déjà haut. Nous partons à 7h00 sachant que la journée sera longue mais ne sachant pas encore qu'elle sera aussi la plus éprouvante  et la plus riche aussi ! Ce que nous tardons pas à s'apercevoir...

DSC070491er gué : une quinzaine de mètre de large complètement gelé : 2 passages, l'un semblant plus difficile que l'autre. J'enclanche, comme toujours les 4 roues motrices et je prends donc le plus évident et m'élance... la glace craque sous les roues... encore 4 ou 5 mètres... et CRAC, l'avant du 4x4 s'enfonce dans le gué !!! Nous sommes pris au piège. Comment faire pour s'en sortir ? Il est 7h30 et pas une voiture à l'horizon... Qu'a-t-on comme outil ? Rien si ce n'est la manivelle du cric, nos mains et des pierres ! Alors on tente de casser la glace autour des roues... Sylvie se lacère un doigt avec la glace coupante... sparadra... on casse pendant près d'une heure sans résultat. Marche avant, marche arrière... RIEN ! Quand soudain... un bruit... de moteur... un pick-up arrive dans l'autre sens. Il s'arrête en face de nous : en sort 3 gars qui se dirigent vers la benne de leur 4x4 et viennent vers nous avec un pic-pioche et une barre à mine, nous saluent, analysent la situation et se mettent à taper comme des bêtes autour des pneus : pourvu qu'ils en éclatent pas un ! Au bout d'un long moment, ils libèrent l'eau de la rivière qui s'écoule plus facilement. Après une bonne demi-heure d'éfforts, les roues sont libérées mais le Patrol est posé sur le ventre. Un des boliviens prend le volant et tente une sortie mais rien... Arrive un autre 4x4, cette fois un guide et ses touristes australiens... lui est pressé. Nos 3 premiers boliviens sont fatigués et ce sont les touristes qui prennent les pioches : un vrai chantier de travaux publics et tout le monde met la main à la pâte. Au bout d'un moment, le guide nous propose de nous tirer avec notre sangle. Je me mets au volant... la voiture bouge un peu et puis finit par avancer jusqu'à la rive... Ouf c'est finit ! Eh bien non... En effet le guide tente de faire passer son Pajero et se bloque à son tour dans la glace !!! Re-pioche mais pas suffisant... C'est donc à mon tour de le sangler et de le ramener sur la rive... les touristes piochent à nouveau afin de libérer au maximun la rivière de sa glace... Le guide tente à nouveau un passage en force et réussit enfin à rejoindre l'autre rive... Les australiens repartent vers d'autres cieux.  L'un d'entre eux, un grand rouquin, nous signale un autre gué placé un peu plus loin...Nous remercions chaleureusement et financièrement  (avec nos derniers bolivianos) les 3 boliviens pour leur aide et attendons qu'ils réussissent leur traversée pour repartir à 10h30, après 3h00 d'arrêt. Nous reprenons la piste pendant environ 1 heure avant d'apercevoir le 2ème gué. On s'arrête un peu avant et analysons la situation. Sur la piste, environ 30 m d'eau gelée que l'on peu éviter en roulant sur le côté... C'est parti jusqu'à la rivière. On s'arrête, on regarde : soit on roule sur la glace sur 3 m avant de traverser la rivière qui elle n'est pas gelée, soit on passe sur un petit rocher pour éviter la glace... vu notre expérience du matin, je choisi la seconde solution... 4 roues motrices enclanchées, petites vitesses passée, j'avance lentement et lentement, le bas de caisse se pose sur le rocher... bloqué !!! Put--- de m---- !!!Ca ne sert à rien de s'énerver. Comme la roue avant droit est dans le vide, il faut donc combler ce vide, alors on jette des cailloux dans la rivière, Sylvie se met même dans l'eau glacée pour positionner les pierres... après une bonne demi-heure d'efforts intenses à + de 4000 m, je tente à nouveau la traversée et la réussit ! Heureusement car nous ne rencontrerons plus personne sur cette piste ! Il est presque midi, et nous poussons quelques centaines de mètres plus loin pour manger au milieu d'une ville abandonnée et en ruines... c'est un site étrange et pleins de mystères mais nous sommes épuisés alors peu importe le lieu ! Les ruines sont habitées tout de même par les viscaches, sortes de lièvre croisé avec une marmotte.

Après le déjeuner, nous visitons la ville : beaucoup de maisons, 2 églises... est-ce le résultat d'un séisme ? Non, ce fut une riche ville minière et selon la légende que nous avons trouvé sur internt au retour :

 DSC07094"Autrefois San Antonio Viejo était un beau et grand village au pied d’une mine d’or, les gens se « mariaient » trois fois par jour. Face à ce vice, un jour, le diable est apparu… Une vieille femme entra dans l’église principale de la ville, en fit trois fois le tour et lorsqu’elle ressortit, tous les habitants moururent mystérieusement de maladies. Depuis on dit que le diable habite la mine. San Antonio fut reconstruit plus bas et même si, parait-il, il resterait encore de l’or dans la mine, personne n’ose y rentrer ni vivre à San Antonio Viejo… et chaque viscache serait l'âme d'un habitant !"

Nous repartons donc le coeur léger en direction de Tupiza, que nous comptions DSC07129atteindre le soir même, mais nous devons bien nous rendre à l'évidence que ce sera impossible. Nous roulons tout l'après-midi et nous devons trouver à manger et à boire. Nous n'avons plus de réserve... Alors que la nuit tombe, nous arrivons au village de Cerillo. Nous apercevons une borne-fontaine. Nous partons donc avec nos 2 bidons de 10 litres mais rien ne coule. Une femme accompagnée de ses enfants nous indique une borne qui fonctionne... nous nous y rendons et remplissons les jerricans. Alors que nous traversons le village, nous apercevons ce qui semble être une épicerie. Nous posons la voiture sur la place centrale, là où jouent quelques enfants, et pénetrons dans la boutique : quelques tables et une armoire vitrée avec des boissons et des gâteaux sucrés... La maîtresse des lieux sort de sa cuisine et nous demande si on veut manger. A la fenêtre qui donne sur la place, des enfants et quelques adultes nous regardent comme des bêtes curieuses : c'est qu'il n y a jamais de touristes ici, alors un grand brun avec une petite blonde, ça se remarque !!! Nous acceptons un repas : en attendant, elle nous offre une tisane : sachets à volonté et un thermos de 2 litres sur la table. Nous avons le choix de la soupe en sachet... le temps passe et la soupe n'est toujours pas servie après 1/2 heure. Du coup, nous discutons... en anglais... avec le fils de la maison de 14 ans. Il y a aussi 2 filles, 1 grande d'une bonne quinzaine d'année et une plus petite. Le garçon s'interesse beaucoup à notre vie et nous questionne. Il sort une encyclopédie en anglais toute neuve pour nous montrer des objets, savoir si on les possède, savoir où est notre pays... etc, et nous demande où nous dormons ce soir. Comme ils doivent faire un peu auberge, il nous propose de dormir ici. Mais comme nous savons qu'il peut y avoir des punaises transmetteuses d'une grave maladie, la maladie de Chagas, nous préférons refuser l'offre... Enfin arrive la soupe en sachet agrémentée de légumes frais... nous comprenons pourquoi elle a été si longue à préparer ! Puis le père arrive et discute un peu avec nous: nous savons qu'il est chauffeur de 4x4 pour touriste et que nous avons de 3h00 de route pour rejoindre Tupiza. Après la soupe, la patronne nous amène du riz, des pommes de terre sautées et d'autres choses encore... Nous ne pouvons pas tout manger tellement c'est copieux et ce, pour une somme dérisoire ! Puis le père aussi nous propose de dormir dans leur maison, pensant que nous n'avons pas les moyens de nous payer une chambre, il nous offre le gîte, mais nous refusons le plus poliment possible, sachant qu'une telle offre ne se refuse pas... du coup, le gamin nous boude un peu... déçu. Ce fut malgré tout une très belle soirée. Nous repartons, avec des regrets et un peu tristes de quitter cette famille chaleureuse, mais préferons dormir dans notre voiture un peu à l'écart du village.

Mercredi 3 juillet :

DSC07154Aujourd'hui, et si tout va bien, nous devrions arriver à Tupiza. Départ à 7h00. Encore une fois, les paysages sont grandioses. Nous roulons parfois dans le fond de ravins profonds, parfois dans des plaines immenses... Les troupeaux d'ânes remplacent parfois ceux de lamas... Nous approchons d'une zône montagneuse, la dernière avant la ville. La piste s'élève en d'innombrables zig-zags pour arriver sur des crêtes à 4800 m d'altitude. Cela nous rappelle un peu la piste d'Alaska, la "Top of the word hyghway". La piste, étroite, est souvent bordée de ravins profonds : heureusement, nous croisons peu de véhicules, principalement, des guides avec touristes. Plus on va vers l'est, plus la roche est érodée par les éléments naturels, et peu avant Tupiza, nous découvrons ces fameuses quebradas dont les couleurs varient du jaune au rouge, en passant par des couleurs violacées... c'est fantastique ! A 11 heures, nous pénètront dans les rues animées de Tupiza, à 2950 m d'altitude. Nous allons passer 2 nuits à l'hôtel. Pour cela, nous avons choisi l'hôtel Mitru, le meilleur de la ville (http://hotelmitru.com/?opt=front&mod=ver-hotel&hid=2). Nous nous installons dans notre chambre à lits jumeaux... C'est mieux qu'à Uyuni... même si la fraîcheur y est de mise ! Pour déjeuner, nous tentons un plat au premier étage du marché : des dames cuisinent pour leurs propres comptes des plats copieux et délicieux à des prix imbattables !Puis nous visitons la ville... En soirée, repas dans un petit resto près de l'hôtel...

Jeudi 4 juillet :

DSC07204Ce matin, après le petit-déjeuner, nous avons décidé de débuter la journée en faisant laver la voiture, qui est dans un état lamentable : poussière, sel, boue séchée... Mais notre 4x4 est bloqué par une une autre auto dans le parking fermé de l'hôtel. Après de longues recherches, nous trouvons enfin le propriétaire du beau pick-up neuf. Il doit manoeuvrer pour nous laisser le champ libre, mais ce n'est pas la délicatesse qui le caractérise et malgré nos conseils et ceux de son accolyte, son aile vient érafler le côté gauche de notre Patrol ! Comme prévu dans ce cas là, il faut prévenir Aldo et c'est le fautif qui s'en charge... et nous passe la communication après. Mais rien n'est très clair dans la démarche à suivre. Finalement,  le gars se débrouille pour nous faire réparer notre voiture et nous emmène dans un garage au fond d'une impasse et derrière un gros portail métallique... un piège ??? Mais non, on laisse la voiture 2 heures durant... Le fautif paie lui-même le garagiste pour la réparation. Pendant ce temps, les 2 gars du pick-up nous disent que leur véhicule est aussi une voiture de location (en plus, elle est plus abimée que la nôtre !), et qu'ils sont les employés d'une mine, l'un étant technicien et l'autre géologue, et qu'ils sont bien embêtés par ce qui arrive, tout en s'excusant.

A midi, on retourne à pied récupérer le 4x4. La réparation est bien faite même si le rouge n'est pas tout à fait le même... Plus rapide et plus éfficace que les carrossiers de chez nous !!! Après le repas, nous emmenons laver la voiture; 2 gars s'y atèlent et 1 heure plus tard, elle est flambant neuve. S'ensuit une petite balade en ville, une connexion à internet, histoire de rassurer nos famille, puis une petite bière sur la terrasse de la piscine de l'hôtel. La nuit arrive vite, comme d'habitude vers 18h00...

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Vendredi 5 juilet :

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Départ à 8h15 en direction d'un haut-lieu historique : San Vincente. Ce lieu ne vous dit probablement rien, mais c'est ici que sont morts les bandits de grand chemin Butsch Cassidy et The Kid, après leur dernier coup raté lors de l'attaque du convoi contenant la paye des ouvriers d'une mine. Cassidy aurait achevé son acolyte bléssé par les militaires avant de se suicider... L'endroit est décrit, par le Lonely Planet, comme un village fantôme poussiéreux balayé par les vents.En effet près du village, au-dessus d'une côte, un gros panneau annonce la présence des bandits, mais derrière, c'est la surprise : une petite ville minière, en pleine activité et un terrain de foot en pelouse artificielle !!! Le village est ravitaillé en eau par un camion citerne car c'est, en effet, très désertique. Nous repérons le cimetière pour aller voir la tombe des malfrats, mais l'entrée est cadenassée...DSC07257 nous cherchons en vain, la maison où ils sont morts et où une plaque comémorative est placardée... Finalement, nous avons fait un détour d'une journée pour rien... merci Lonely Planet !!! La route pour rejoindre celle de Potosi est longue... Nous traversons quelques villages, achetons un peu d'essence chez l'habitant... il est déjà tard, la nuit approche et nous sommes encore loin. Puis à la nuit tombante, on aperçoit une guitoune. Nous devons traverser le territoire d'une mine mais le gardien fait du zèle. Il veut bien que nous passions si on emmène son collègue chez lui à 1 heure de piste, nous dit-il ! Mais à 3 devant c'est pas possible, même si nous l'avons déjà expérimenté... Le collègue n'insiste pas mais le gardien si. Il ne veut pas nous ouvrir. On parlement pendant longtemps, si bien qu'il fait désormais nuit. Finalement, contre 1 boliviano, il nous ouvre la barrière. On arrive près du village situé à flanc de montagne et je commence à prendre un bout de piste qui finalement s'avère être un cul de sac. Demi-tour, et ce dans la lumière des phares jaunes, qui ne sont pas des plus éfficaces... à l'entrée du village, nous demandons notre direction, à un emplyé qui part en voiture. Très sympa, il se propose de nous conduire jusqu'à la barrière de sortie de la mine et nosu explique par où passer... A-t-on bien compris les explications en espagnol ?

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Toujours est-il que l'on prend une piste pas possible ! Longue, très longue, étroite et sinueuse, très sinueuse... des virages en épingle pour plonger dans la plaine. Je suis parfois obligé de m'y reprendre à 2 fois pour prendre les virages... et heureusement que l'on ne voit pas ce qu'il y a en-dessous nous et sur les côtés... C'est interminable ! Le GPS ne connait pas cette piste et on est un peut paumés. Il nous donne malgré tout le cap à tenir. Enfin, on arrive dans le bas... Quelques lumières dans un hameau, puis la piste suit le lit d'une rivière ou plutôt est dans le lit de la rivière. On roule sur les galets, parfois dans l'eau, et ce pendant de nombreux kilomètres. D'après le GPS, on se rapproche de la route de Potosi, mais que c'est long et la fatigue physique et visuelle est là, bien présente. Après ces longues heures de piste difficile dans la nuit noire, on arrive enfin sur cette route goudronnée tant attendue... ça fait du bien, mais on ne trouve aucun endroit traquille et à l'écart de la route pour bivouaquer, alors on continue encore et encore à rouler. Un peu plus loin, on aperçoit sur le GPS, une piste qui part d'un village, Vitichi, alors on la suit... virages, ravins, que l'on suppose profonds, et enfin un petit bout de chemin qui parait inutilisé, alors STOP, on arrête... il est minuit. Une petite toilette rapide à l'arrière de la voiture, histoire de décoller toute la poussière de la journée et hop, au lit ! Nous sommes remontés à 4100 m d'altitude.

Samedi 6 juillet 2013 :

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Alors que nous petit-déjeunons au beau milieu de cette piste paraissant inutilisée, un monsieur d'un certain âge arrive discrètement avec son vélo... Nous pensons, avec juste raison, se faire un peu engueuler mais arrivé à notre niveau, il nous fait un grand sourire en répondant à notre bonjour et repart avec sa bicyclette jusqu'au village. Comme quoi tous les chemins mènent à une habitation et surtout que les biliviens n'ont pas du tout la même mentalité que nous, occidentaux !!! La météo est toujours bonne, fraîche et nous avons la vue sur Vitichi, et son terrain de foot synthétique tout vert, entouré de montagnes plus arrondies plantées de cactus.

Nous redescendons délicatement la piste exposée au vide pour retrouver la route DSC07318goudronnée qui conduit à Potosi, la célèbre ville minière. Nous passons près de la montagne "gruyère" trouée de mines d'argent, le Cerro Rico, qui a fait la richesse de la ville. Potosi est classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco pour son passé mouvementé et sa somptueuse architecture coloniale. Les étudiants fêtent la fin de l'année scolaire sur une des nombreuses places de la ville. Nous déjeunons dans un des meilleurs restos pour une quinzaine d'euros par personne, vin compris. Nous reprenons la route en début d'après-midi pour rejoindre la plus belle ville de Bolivie, Sucre, située à 160 km d'ici. Il s'agit d'une grande et belle route goudronnée mais ponctuée de nombreuses stèles mortuaires suite à des accidents de la route. Nous arrivons en fin d'après-midi à Sucre. Cette ville est également classée au Patrimoine Mondial de l'Unesco et est située à 2950 m. Nous avons décidé de "descendre" au palace de la ville, un 5 étoiles ! Le GPS nous emmène directement au Parador Santa Maria La Real (http://www.parador.com.bo/es/habitaciones-y-suites/apartment). Pas de voiturier mais l'accueil en anglais est très sympathique. Il nous montre où nous garer, dans le parking privé de l'hôtel. Peu de personnel puisqu'il ne sont que 2 personnes ! 1 à l'accueil, l'autre au service : il monte nos bagages dans notre suite... un véritable petit DSC07348appartement situé sous les toits, au 2ème étage. Nous en profitons pour admirer les lumières de la ville depuis la terrasse de l'hôtel. Nous essayons de profiter de la douche mais l'eau chaude, après 1/4 d'heure, n'arrive pas et l'évacuation parait bouchée. Je descends pour expliquer le problème et rapidement l'homme à tout faire arrive et constate nos soucis. Il finit par faire arriver l'eau chaude mais les évacuations d'eau restent délicates... nous sommes bien en Bolivie ! Comme nous avons décidé de manger dans notre chambre, il nous monte un par un l'apéritif puis les plats : le repas n'a rien d'exceptionnel mais dans ce cadre, c'est tout de même super ! Et tout ça pour environ 80 € la nuit en suite, le repas avec le vin, et le petit-déjeuner... et même un jacuzzi situé sur une des terrases, mais pas en service.

Dimanche 7 juillet :

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Après une bonne nuit et un petit-déjeuner copieux, nous arpentons les rues de Sucre pour s'imprégner de l'ambiance. Nous sommes dimanche matin et la ville est assez calme. Les murs blancs des bâtiments coloniaux ne ressortent malheureusement pas trop sur un ciel assez gris, mais au fil de la matinée, le ciel bleu arrive et la ville s'anime... Nous quittons la ville en fin de matinée. Notre soucis est de trouver du gasoil. C'est après 1 bonne heure de recherche que nous arrivons à remplir le réservoir. Nous repartons en direction de La Paz mais savons que nous n'y arriverons pas ce soir. Nous ne prenons pas la route principale n°5 puis la N°1 qui nous ferait revenir à Potosi, mais une piste parallèle, la n°6, où les paysages doivent être plus sympas. Le début de la "piste" est en fait une route goudronnée très récente et en parfait état... puis petit à petit, elle laisse place à la piste. Nous cassons une petite croûte avant de reopartir dans des paysages grandioses, le vert des eucalyptus se détachant sur le rouge de la terre et le pbleu du ciel. La météo est bonne même l'orage menace à un certain moment. DSC07418Un caracara nous barre la route, et en fin d'après-midi, nous nous arrêtons dans un village pour acheter du pain. D'ici 1 heure, il sera temps de trouver un endroit pour passer la nuit, à l'écart des villages. Nous stoppons à la tombée de la nuit à 18h15 sur un petit chemin à l'écart de Huari Pampa à 4216 m d'altitude : nous devrions être tranquilles, car nous ne voyons rien à l'horizon. Il fait froid et nous mangeons dans la voiture. Un petit jeu et Sylvie passe à l'arrière du 4x4 pour préparer la couchette, pendant que j'écris quelques lignes sur cette journée. Le cri de Sylvie et sa précipitation à fermer toutes les portes à clé me fait sursauter ! Que se passe-t-il ??? Des voix dans la nuit noire et 3 silhouettes qui s'approchent de la voiture : j'entrebaille ma fenêtre et essaie de discuter avec les 3 gars. En fait ils rentrent du travail et sont surpris de nous voir ici et s'en inquiètent. Quelques paroles sympathiques après, et ils repartent dans la nuit, sans lampes, en direction de leurs maisons plus ou moins lointaines. Du coup, la nuit ne sera pas terrible pour Sylvie et la nuit courte pour les 2...

Lundi 8 juillet :

DSC07443Le révéil est très matinal et nous partons à 5h30 sans déjeuner. Nous attendrons le soleil et la douceur. La piste longe des ravins impressionnants et au détour d'un virage, nous sommes surpris un bus tombé et resté coincé au milieu de la pente vertigineuse ! Pas âme qui vive mais ce terrible accident doit déjà dater de quelques jours. Ce genre d'accident est courant en Bolivie et se solde souvent par une vingtaine de morts... Nous reprenons la route encore plus lentement et plus prudemment surtout dans les virages sans visibilité. Un peu plus tard, nous arrivons dans une zône de travaux titanesques : le gouvernement a décidé de goudronner et de sécuriser cette piste qui va de Sucre à Oruro et il y met les moyens, mais nous devons redoubler de vigilence envers les camions et les engins de chantier. Enfin après 2 bonnes heures de travaux, nous ressortons de cette vallée encaissée. Nous retrouvons le soleil et nous posons enfin sur un plateau pour un petit déjeuner mérité. Nous nous arrêtons un peu plus tard dans un village pour faire quelques DSC07462courses. Plus tard, nous traversons une ville minière. Nous rejoignons enfin le goudron de la route à Huanumi. Nous passons pour la seconde fois à Oruro et comme à l'allée, nous ne la visitons pas : c'est une ville industrielle sans charme particulier. Nous déjeunons sur une grande plaine sèche, bien après Oruro. En retrouvant la route n°1, nous pensions avoir fait le plus dur de la journée, mais c'était sans compter la mauvaise humeur des habitants envers leur gouvernement : en effet, régulièrement, les ouvriers ou les habitants monternt leur mécontentement en bloquant les routes et c'est ce qui nous arrive à Patacayama. Nous attendons, comme beaucoup, dans la file de voitures et de camions sans savoir le pourquoi de cet arrêt forcé. C'est un jeune bolivien qui nous l'explique. Du coup, on suit des voitures qui font demi-tour, on regarde également le GPS. On emprunte des pistes adjcentes qui zig-zaguent dans le village au milieu des maisons de terre. On y trouve des bus trop longs qui ne peuvent pas tourner, des bus trop bas, qui ne peuvent pas passer des rigoles trop profondes : c'est l'anarchie totale ! Heureusement, notre rustique 4x4 nous permet de passer tous ces pièges et après bien des détours, nous retrouvons la route... Nous pensons être sortis d'affaire pour rejoindre la Cordillière Royale, au nord-ouest de La Paz, mais nous devons traverser El Alto et c'est le bordel ROYAL !!! 2 heures d'embouteillage, de klaxons, de taxis "sauvages" qui manquent à chaque instant de nous emboutir. De plus la nuit est maintenant tombée et c'est un stress énorme... Nous en esortons vers 20h00... Nous continuons notre route prudemment en cherchant un coin tranquille pour dormir... nous traversons plusieurs villages et nous posons à 21h45 dans une place un peu en retrait de la route. Il fait nuit noir et ne savons pas trop où nous sommes. Nous sommes éxténués par cette longue et difficile journée. Lavage et repas rapides avant de nous endormir.... nous sommes à 4015 m.

Mardi 9 juillet :

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Après une nuit correcte, nous nous réveillons vers 7h00 pour découvrir l'environnement de notre camp : le ciel bleu est parfait et la vue sur la vallée est magnique, mais le plus beau reste la vue sur les sommets enneigés de la Cordillère Royale et ce que nous pensons être l'Illampu ou l'Ancohuma, tout 2 à plus de 6000 m. Nous partons à 8h15. Le but est de rejoindre le Lac st-François (Lago San Fransisco), pour enfin randonner dans la cordillière des Andes. Malgré le GPS, nous avons un peu de mal à trouver la bonne piste qui va nous emmener à 4800 m d'altitude. Mais après avoir demandé la bonne direction à des paysans, nous empruntons la bonne piste qui grimpe dans la montagne. C'est une piste caillouteuse et étroite qui serpente dans des alpages. En cours de route un monsieur nous fait signe et nous demande de l'emmener un peu plus loin... comme d'habitude, nous acceptons malgré le manque de place et Sylvie se retrouve à nouveau assise entre les 2 sièges ! Nous passons un genre de col à 4800 m pour redescendre en direction du lac. Les paysages sont tout simplement somptueux : le lac, et les innombrables glaciers... Puis on redescend sur une piste moins bonne et plus exposée au vide : la prudence est donc de mise. En fait, on emmène ce monsieur au bout de la piste, là où nous stoppons : nous sommes à 4654 m. Il est 11h00. Le monsieur nous remercie et disparait dans la montagne. Quant à nous, nous chaussons nos chaussures de rando et nous précipitons lentement sur le chemin plus étroit, qui descend dans la vallée près du lac. Nous avons une carte assez précise des lieux, une carte allemande au 1/50000, mais il nya pas vraiment de chemins. Mais je souhaiterais que l'on puisse atteindre la barre des 5000 m, alors nous montons une pente pas trop raide en face de nous, hors sentier. C'est pas facile et le soufle est court, malgré

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nos presque 3 semaines passées à une moyenne de 4000 m. Aux environs de 4850 m, Sylvie décide de renoncer... après le repas, elle rentrera tranquillement à la voiture. Quant à moi, je poursuis la montée et franchis les 5000 m. Il est encore possible de monter, alors je continue à marcher. Vers 15h00, j'atteinds une petite bosse qui culmine à 5285 m. Il est déjà tard et de toute façon, il m'est impossible techniquement de continuer, alors, après avoir admirer et photographier lesfantastiques paysages de haute-montagne qui m'entourent, je redescends vers le lac. Je commence sérieusement à fatiguer et les 200 m de dénivelés qui me séparent de la voiture sont difficiles. L'ombre, le vent et le froid gagnent ce versant. Je retrouve Sylvie qui m'attend depuis un long moment et qui commençait à s'inquiéter sérieusement. Comme d'habitude, nous faisons notre toilette frisquette au cul de la voiture puis dégustons une bière locale, histoire de fêter cette ascension. D'ailleurs, je baptiserai modestement cette bosse sans nom 'Tavernillu", allez savoir pourquoi !DSC07672

Mercredi 10 juillet :

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Ce matin, nous remontons avec la voiture au col à 4800 m. Sylvie fera son 5000. Alors, nous quittons la voiture pour grimper une arête arrondie. Après 2 heures d'efforts tout de même, nous arrivons sur un petit promontoire à 5130 m, en face de l'Illampu et de l'Ancohuma, qui culminent respectivement à 6368 m et 6427 m. Le panorama est grandiose, avec en plus, une vue imprenable sur le lac Titicaca. Nous y restons un moment, le baptisons le "Bartavillu", avant de redescendre manger à la voiture. Nous quittons les lieux à 14h30 pour aller dormir à Sorata, le "Chamonix" bolivien... Nous empruntons une piste qui longe la cordillère et qui descend dans les Yungas, zône de plus basse altitude délimitant l'Altiplano et l'Amazonie. Mais déjà, une sorte de mélancolie s'empare de nous, car demain, nous serons de retour à La Paz. Alors, il nous faut profiter des lieux. Nous DSC07729arrivons à Sorata à 17h30. Nous cherchons notre hôtel "Las Piedras" (http://www.laspiedrashostal.lobopages.com/?SiteID=347&ln=en&PageID=1). Celui-ci est tenu par une suissesse allemande. Sans être luxueux, celui-ci est propre et bien placé, même si l'on doit marcher et grimper pour rejoindre le centre-ville, ce que nous faisons après la douche. Mais 2670 m, les montées sont déjà plus faciles. Petite bière sur une terrasse de la place centrale. C'est la première fois que nous voyons autant de touristes depuis Uyuni. C'est à Sorata que partent les groupes de trekkeurs et d'andinistes pour la Cordillère Royale. Enfin, à la nuit, nous entreprenons la recherche d'un restaurant. Il y en a pas mal, mais peu qui nous plaisent vraiment pour notre avant-dernier soir en Bolivie. Nous trouvons tout de même un petit resto simple mais bon.

Jeudi 11 jullet : 

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Réveil à 6h30 pour un départ à 7h30. Après un bon petit-déjeuner, nous reprenons la piste puis la route qui mène à La Paz. Après un dernier regard sur les Yungas puis sur la Cordillère Royale, nous longeons le nord-est du lac Titicaca. Puis déjà avec des souvenirs plein la tête, nous arrivons à El Alto et son agitation ! C'est à 12h15 que nous tapons à la porte de Petita rent a Car. Aldo vient nous ouvrir. Il nous attend puisque nous l'avions prévenu que nous arriverions vers midi. Il fait le tour de la voiture, constate la réparation de Tupiza et nous montre un bout de caoutchouc du pare-DSC07767choc abimé, qu'il souhaite nous faire payer... dans nos souvenirs, ce morceau avait déjà été recollé, mais bon, on ne va pas faire d'histoire et on négocie cette réparation à 20$ au lieu de 40$. Après avoir déposé nos bagages dans notre appartement du début de séjour, nous descendons en ville pour manger dans le même resto japonais que le premier jour, en précisant que nous mangeons bolivien ! Toujours aussi bien. Nous remontons en taxi à l'appartement pour faire le point avec Aldo et lui régler ce que nous lui devons, pour redescendre, un peu plus tard, faire quelques emplettes dans les rues commerçantes et touristiques. Nous remontons à la nuit et toujours en taxi chez Aldo. Il nous a réserver un taxi pour le lendemain matin. Repas léger à l'appartement.

Vendredi 12 juillet :

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Vers 5h30, le taximan vient taper à la porte. Nous arrivons à l'aéroport El Alto, le plus haut aéroport intertionnal de la planète (http://www.sabsa.aero/aeropuerto-el-alto/) à 4100 m. Notre avion décolle à 8h15. Tout se passe bien : la douane, les bagages et le décollage. Nous survolons les lieux de nos derniers jours avec le lac Titicaca, la Cordillère Royale, puis passons au Pérou et DSC07777reconnaisssons la ville de Puno et les îles Uros, les volcans Misti et Chachani visités en 2003. Nous attérrissons à Lima à 9h17 pour redécoller à 11h40. L'escale n'est pas trop longue. Puis c'est le long, très long vol jusqu'à Madrid où nous attérissons à 6h20 le lendemain matin. Une escale de 3h00 et nous nous envolons pour Genève où nous retrouvons nos magnifiques paysages familiers mais fades du Jura. Attérissage à 13h00. Nous reprenons notre voiture restée garée à Ferney-Voltaire, chez le frérot. Puis retour 2h30 plus tard à la maison...

Epilogue :

A mon sens, le plus beau, le plus fantastique, le plus dépaysant, le plus extraordianaire... de tous nos voyages !!! Rien que ça. L'accueil et la gentillesse des habitants est remarquable. Les contacts ont été facilités par l'approvisionnement en carburant chez l'habitant.

Les plus :

- la gentillesse des habitants. Les rencontres.

- les paysages grandioses : le Salar d'Uyuni, le Sud-Lipez, la Laguna Colorada, Tupiza, Cordillère Royale... etc.

- de l'aventure tous les jours.

- la voiture équipée couchette, et les bons conseils en français d'Aldo.

- la bonne sécurité même si l'on doit, comme partout, faire attention. Beaucoup plus de sécurité qu'au Pérou. Nous n'avons jamais ressenti la moindre insécurité ou agressivité sauf peut-être un peu lors de la fête à Corque.

Les moins :

- la dangerosité des routes et des conducteurs, mais si on reste très prudent et concentré, cela se passe bien.

- la difficulté, ou plutôt l'impossibilité de remplir le réservoir supplémentaire, d'où une autonomie assez courte.

- les barrages militaires et policiers même si ceux-ci restent très courtois voire même sympathiques.

- la conduite de nuit : à éviter.

- San Vincente et Butch Cassidy.

- L'hôtel d'Uyuni recommandé par le Lonely Planet.

Conclusion :

Avec ce voyage, nous sommes définitivement tombés amoureux de l'Amérique du Sud. Contrairement à ce que nous avions lu sur internet ou sur les guides, il est tout à fait possible de voyager en voiture et sans agence en Bolivie. Mais il faut savoir bien se préparer. C'est vrai qu'Aldo nous a très bien renseigné dans la langue de Molière, avant le voyage et sur place. Bon, ses locations sont plus chères que chez les loueurs boliviens et que ses voitures sont vieilles ! Mais elles sont bien préparées, rustiques et fiables. Et quand on parle peu l'espagnol, c'est bien agréable d'être renseigné de la sorte. Après, il faut savoir rester humble face à une nature grandiose mais qui peut s'avérer dangereuse : froid, neige..., rester humbles face aux habitants pauvres mais accueillants. Le sourire, très important, face parfois à des situations délicates et difficiles... Cartes, GPS et sens de l'orientation et prudence sont indispensables pour rouler en Bolivie.

Donc, si vous êtes prudent, serviable, souriant, prévoyant, courtois, humble, et surtout aventurier et si vous savez garder votre sang froid dans des situations parfois difficiles, alors vous pouvez voyager seuls sans problème en Bolivie...

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